Africa-Press – Gabon. La découverte du corps sans vie du jeune Ngueba Loko Pascal Cameron, 13 ans, dans une fosse septique à Nzeng-Ayong, a arraché un cri de douleur à la nation. Si la Première Dame, Zita Oligui Nguema, a promptement réagi sur les réseaux sociaux pour exprimer sa compassion, son message soulève une interrogation cruciale: au-delà de l’émotion numérique, que font les autorités pour stopper le retour des enlèvements et des crimes et briser un silence qui s’apparente désormais à une forme d’inaction coupable?
Le Gabon est en larmes. Alors que les foyers s’apprêtaient à célébrer Noël, le quartier Nzeng-Ayong est devenu le théâtre d’une tragédie innommable. Pascal Cameron, disparu depuis cinq jours après une simple course chez l’épicier dans le voisinage, a été retrouvé mort le lundi 22 décembre. Ce drame, qui fait écho à de trop nombreuses disparitions non élucidées, a fait sortir la Première Dame de sa réserve.
Sur sa page Facebook officielle, Zita Oligui Nguema n’a pas caché son émotion. «La mort du petit Loko Pascal Cameron, âgé de 13 ans, nous bouleverse profondément. En cette période de Noël, une famille gabonaise est plongée dans une douleur immense», a-t-elle écrit, ajoutant: «Comme mère et comme citoyenne, je ressens cette peine avec gravité et compassion.»
Si ces mots apportent un réconfort moral, l’opinion publique, elle, attend plus qu’une simple présence digitale. En tant que «Mère de la Nation», son interpellation doit être le moteur d’une action concrète. Car, comme elle le souligne elle-même: «La protection de nos enfants est une responsabilité collective. Elle ne peut souffrir d’aucune complaisance. Elle n’est pas négociable.» Pourtant, l’insécurité grandissante et la récurrence de ces crimes interrogent sur l’efficacité des services de sécurité.
L’urgence de la sévérité
Pour beaucoup de Gabonais, le slogan «Plus jamais ça !» sonne creux face à la répétition de l’horreur. La colère gronde contre les «mains invisibles» et les complicités qui permettraient à ces prédateurs de sévir en toute impunité. Les citoyens exigent que les coupables et leurs complices, quel que soit leur rang, soient punis avec la plus grande sévérité.
Il ne s’agit plus seulement de déplorer, mais de traquer. «Aucun enfant ne devrait connaître une telle fin. Les enfants sont ce que notre nation a de plus précieux. Les atteindre, c’est frapper toute la communauté», martèle la Première Dame. Pour que ce principe devienne réalité, la justice doit sortir de sa torpeur.
Le silence des autorités administratives et judiciaires face à la recrudescence de ces actes barbares alimente les théories les plus sombres. Le Gabon peut-il continuer à prétendre à la modernité tout en laissant ses enfants se faire sacrifier dans l’ombre?
L’interpellation de Zita Oligui Nguema doit maintenant se transformer en pression politique pour que l’enquête sur la mort de Cameron ne finisse pas dans les tiroirs de l’oubli. Le pays ne veut plus de condoléances, il veut de la sécurité. Pour que Pascal Cameron ne soit pas qu’un nom de plus sur la trop longue liste des innocents sacrifiés, l’action doit, enfin, succéder au post.





