Africa-Press – Gabon. Le film Ben’Imana, réalisé par la cinéaste Rwandaise Marie-Clémentine Dusabejambo et coproduit notamment par la Gabonaise Samantha Biffot, a remporté deux distinctions au Red Sea Souk 2025. Ces récompenses, attribuées dans le cadre du Red Sea International Film Festival, consacrent une œuvre portée par un leadership féminin africain affirmé et marquent une avancée dans la post-production du long métrage.
Présenté au Red Sea Souk, plateforme internationale dédiée au financement et à l’accompagnement des films, Ben’Imana a reçu le «Red Sea Souk Post-Production Award» (40 000 USD – un peu plus 22 millions de francs CFA) ainsi que le «Filmmore Visual Effects & Post-Production In-Kind Award» (32 500 USD – plus de 18 millions de francs CFA). «Ces deux distinctions représentent une étape décisive pour le film et vont nous permettre d’avancer de manière significative dans la post-production», souligne Samantha Biffot, coproductrice déléguée du projet, confirmant l’impact concret de ces soutiens sur l’aboutissement du film.
Au-delà des prix, l’enjeu est aussi symbolique et structurel. La productrice gabonaise insiste sur un point central: «Notre engagement à faire de Ben’Imana un film porté depuis l’Afrique». Ambition assumée, puisque «80 % du financement du film a été levé par des productrices africaines». La stratégie de financement, conduite depuis le continent tout en mobilisant des partenaires européens, illustre une dynamique où la gouvernance artistique et économique reste largement africaine.
Ben’Imana est également revendiqué comme un projet résolument féminin. C’est «un film fait par des femmes écrit et réalisé par une femme et produit exclusivement par des femmes», rappelle Samantha Biffot. Le film est porté par EJO CINE Ltd. au Rwanda, dirigée par Marie-Épiphanie Uwayezu, et par Princess M Productions au Gabon, la société de Samantha Biffot, avec l’appui de coproductrices française et norvégienne. Le casting et l’équipe technique, entièrement africains (Rwanda, Égypte et Gabon) renforcent cette cohérence artistique et politique.
Pour Samantha Biffot, ce parcours collectif incarne «une autre manière de travailler ensemble», fondée sur «le leadership africain, l’autonomie créative et les récits portés depuis le continent», sans exclure des collaborations Sud-Nord «équilibrées et respectueuses».
Saluant la confiance du Red Sea International Film Festival et de son jury Work in Progress, la productrice conclut avec lucidité: «Nous ne sommes pas encore au bout du chemin, mais nous nous en rapprochons», confirmant que Ben’Imana s’impose déjà comme l’un des symboles forts d’un cinéma africain contemporain, féminin et ambitieux.





