Gabon Défend Souveraineté Spirituelle à Aspen

1
Gabon Défend Souveraineté Spirituelle à Aspen
Gabon Défend Souveraineté Spirituelle à Aspen

Africa-Press – Gabon. Berceau sacré de l’iboga, le Gabon a pris une place centrale à la Conférence internationale sur l’avenir thérapeutique et éthique de l’ibogaïne, tenue du 6 au 9 novembre 2025 à Aspen, dans le Colorado au USA. Sous la conduite de l’ambassadeur Noël Nelson Messone, la délégation gabonaise, notamment composée de l’équipe de Blessings of the Forest (BOTF) et de l’ONG Maghanga Ma Nzambe, conduite par Me Moubeyi Bouale, a porté haut la voix des communautés dépositaires du rite Bwete Misoko et réaffirmé la souveraineté culturelle du pays face à l’essor mondial des usages médicaux de cette plante. Une diplomatie des savoirs et de la conscience.

Dans une Amérique en quête de nouvelles réponses aux crises d’addiction et de santé mentale, l’ibogaïne suscite un engouement inédit. Cette molécule issue de l’arbuste sacré bien connu du Gabon attire laboratoires, thérapeutes et investisseurs. Mais derrière la curiosité scientifique, le pays d’origine veille à ne pas voir son patrimoine spirituel transformé en simple ressource économique. À Aspen, la délégation gabonaise a rappelé que l’iboga n’est pas qu’une substance: c’est une mémoire vivante, un savoir, un héritage.

L’«or vert» du Bwete au cœur du débat mondial

Dans un contexte de forte effervescence scientifique autour de l’ibogaïne, principe actif extrait de l’iboga, reconnu pour son potentiel contre les addictions et le stress post-traumatique, la Conférence d’Aspen a réuni chercheurs, décideurs et représentants d’ONG des cinq continents.

Mais c’est la délégation gabonaise qui a donné à ce sommet sa profondeur éthique et historique. Conduite par Son Excellence Noël Nelson Messone, ambassadeur du Gabon aux États-Unis, elle a réaffirmé «la position unifiée du gouvernement et de la société civile: promouvoir une valorisation respectueuse de l’iboga, conforme au droit international, au Protocole de Nagoya et aux traditions spirituelles du Bwete».

À ses côtés, Blessings of the Forest (BOTF), représentée par Yann Guignon, Georges Gassita et David Nassim, ainsi que l’ONG partenaire Maghanga Ma Nzambe, menée par Me Moubeyi Bouale, ont plaidé pour que toute exploitation internationale de l’iboga s’accompagne d’une véritable reconnaissance des droits communautaires gabonais.

Une déclaration d’Aspen à portée universelle

Dans une déclaration remise officiellement à Aspen, BOTF et ses partenaires ont souligné «la nécessité impérative de mettre en œuvre le principe de réciprocité culturelle» au sein de toutes les structures exploitant l’iboga ou ses dérivés. Cette réciprocité, insistent-ils, doit «soutenir la recherche scientifique locale, protéger la biodiversité gabonaise et favoriser le développement équitable des communautés concernées».

La déclaration rappelle également que «la gouvernance internationale doit impérativement respecter le consentement libre, préalable et informé des communautés traditionnelles», conformément aux normes de justice et d’équité.

Elle appelle enfin à ce que les bénéfices économiques et thérapeutiques issus de l’iboga «soient partagés de manière tangible, juste et équitable» avec les peuples qui en détiennent la connaissance ancestrale.

Par cette présence remarquée, le Gabon a démontré sa capacité à conjuguer diplomatie, science et spiritualité. L’intervention conjointe de BOTF, de Maghanga Ma Nzambe et de l’ambassadeur Messone incarne une diplomatie nouvelle: celle des savoirs vivants, soucieuse d’éthique, de justice et d’identité. Dans un monde où la bioprospection s’accélère, le Gabon trace ainsi une voie singulière: celle d’un État qui entend défendre la dignité de ses traditions tout en s’inscrivant dans la modernité scientifique.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Gabon, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here