Littérature : «Les mémoires d’un inconnu ou la couleur de peau» de Willy Ndemby en librairie

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Littérature : «Les mémoires d’un inconnu ou la couleur de peau» de Willy Ndemby en librairie
Littérature : «Les mémoires d’un inconnu ou la couleur de peau» de Willy Ndemby en librairie

Africa-Press – Gabon. Le paysage littéraire gabonais s’est enrichi en janvier dernier de l’opus du jeune écrivain, Willy Ndemby. Fiction romanesque de 131 pages, «Les mémoires d’un inconnu ou la couleur de peau», parue aux éditions Edilivre, mêle plusieurs thématiques et met en exergue les questions d’immigration, d’identité, de politique et de spiritualité. Il s’agit d’une histoire africaine et de l’histoire des Africains rêvant de l’Europe.

Utilisant un personnage à la fois ville, esprit et héros, Willy Ndemby, qui met ainsi en librairie son premier ouvrage, soulève dans ce livre paru en janvier dernier à Edilivre, une réflexion profonde sur soi, sur la quête permanente de l’identité autant culturelle que politique et religieuse ou spirituelle. Il place au centre de ces écrits une aventure mettant en exergue les questions d’immigration, de racisme, d’intégration, de retour aux sources, d’initiation, de spiritualité, de politique, mais aussi de découverte. Une démarche, assure-t-il qui vise l’universalisme, le métissage et intègre les théories défendues par Léopold Sédar Senghor et Édouard Glissant.

En résumé, «Les mémoires d’un inconnu ou la couleur de peau» est «l’histoire de tous les Africains qui rêvent de l’Europe et se retrouvent à la croisée du diktat de la discrimination et du racisme». Ce texte «est avant tout celui de la reconnaissance et du respect de chaque individu au-delà de son appartenance politique, religieuse, philosophique et «raciale»».

Pour l’auteur lui-même qui parle de roman de synthèse, les questions politiques avec la France-Afrique, d’identité et d’immigration sont «des questions très prégnantes en France». Dans la toute première page, le lecteur peut lire, «…la plupart des étrangers étaient vraiment méprisés : les Noirs étaient réduits aux odeurs des épices et pris pour des sans-papiers ; les Arabes considérés comme des envahisseurs et des voleurs ; les Asiatiques, eux, par contre, faisaient bonne figure à cause de leur sourire légendaire».

Willy Ndemby lors de son passage à Gabonreview, explique que «la question de l’immigration, bien que traitée par les auteurs du continent, est intéressante parce qu’elle soulève les problématiques de l’intégration et de racisme, très courantes au niveau de la France. C’est pour cela que les écrivains ne peuvent pas oublier ce genre de thème dans leurs ouvrages ; parce qu’il s’agit des thèmes qui leur ont donné une expérience de vie. Et la manière de dire ces expériences passe par l’écriture».

«brouiller les pistes, créer le suspense et éveiller la curiosité des lecteurs»

Politique, spiritualité, histoire sont d’autres thèmes abondamment examinés dans cette œuvre. «J’essaie d’établir une sorte de corrélation entre l’histoire et l’immigration et même la France-Afrique. Si on avait des dirigeants qui s’occupent très bien de leur pays, on n’aurait pas eu cette fuite des enfants de l’Afrique vers l’Outre-Manche, vers l’Occident. On connait les conséquences que cela engendre», laisse entendre l’auteur qui fait remarquer que «les systèmes mis en place en Afrique sont des systèmes autocrates, dictatoriaux, entre autres, et font en sorte que beaucoup d’Africains, qui ne trouvent pas leur compte et qui subissent la misère accrue, sont obligés de penser à l’Ailleurs. Et l’Ailleurs c’est la France, parce que beaucoup ont une relation séculaire avec ce pays. Or, lorsqu’on y arrive, on trouve d’autres contingences».

Dès le début du texte, le personnage principal est inconnu. Il n’est pas directement identifié. Willy Ndemby précise que «c’est pour brouiller les pistes, créer le suspense et éveiller la curiosité des lecteurs». Ce n’est qu’à la fin qu’on découvre ce personnage qui est T., le nom d’une ville.

Face aux contingences (racisme et la discrimination) de ce pays d’accueil, T. diplômé et intellectuel quitte la France avec sa famille et une épouse française. Il a un appel de son pays natal, Cendrillon. Au retour, il sera confronté à un régime politique hostile au changement. Mais, l’appel sera soldé par une sorte d’initiation qui passe par les lieux historiques de son enfance qu’il découvre à travers un guide, un esprit.

T. sera confronté au coup d’État à Cendrillon. Il sera porte-parole de son peuple pour la défense des opprimés. Mais, tout sera orchestré par un système : la France-Afrique. «Je sais qu’un jour, la politique en Afrique ne sera plus synonyme de guerre, de conflit ethnique, de misère, de népotisme, de gabegie financière, et surtout de communautarisme. La politique aura son sens véritable, l’art de gouverner», espère T. Une livre facile à lire et dans lequel Cendrillon rappelle de nombreux pays du continent en proie à la mal gouvernance.

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