Coup d’État au Burkina : pas de nouvelles sanctions de la Cedeao

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Coup d’État au Burkina : pas de nouvelles sanctions de la Cedeao
Coup d’État au Burkina : pas de nouvelles sanctions de la Cedeao

Africa-Press – Gabon. Dix jours après le putsch, les chefs d’État ouest-africains se sont réunis à Accra. S’ils n’ont pas annoncé de nouvelles mesures contre Ouagadougou, ils réclament aux militaires un chronogramme dans les meilleurs délais.

Le Burkina Faso a échappé jeudi 3 février à de nouvelles sanctions de la Cedeao, réunie en sommet à Accra. « Nous allons rapidement demander aux autorités burkinabè de proposer un calendrier clair et rapide pour un retour à l’ordre constitutionnel », a cependant déclaré un des participants.

« Il nous faut réfléchir sur ces coups d’État malgré les sanctions que nous prenons », a de son côté affirmé le président sénégalais Macky Sall, selon des propos rapportés par un de ses proches. Également présent, le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel (Unowas), Mahamat Saleh Annadif, « a souligné l’importance de coordonner davantage les efforts de la Cedeao, de l’Union africaine et des Nations unies pour assurer une transition rapide » au Burkina, indique un communiqué.

Damiba « calme et réceptif »

Lors d’un premier sommet virtuel organisé après le putsch à Ouagadougou, les dirigeants ouest-africains avaient décidé de suspendre le Burkina Faso des instances de la Cedeao et d’envoyer deux missions sur place, l’une militaire, l’autre ministérielle. À l’issue de ses rencontres, la ministre des Affaires étrangères du Ghana, Shirley Ayorkor Botchwey, avait parlé de « discussions franches » et d’une junte « très ouverte aux suggestions et aux propositions » de la Cedeao. Des membres de la délégation avaient pu rencontrer le président renversé Roch Marc Christian Kaboré, placé en résidence surveillée, et avaient alors affirmé qu’il allait « très bien ». L’organisation sous-régionale a exigé sa libération.

Le lieutenant-colonel Damiba est « calme, posé et très réceptif », a confirmé un diplomate ouest-africain qui l’a aussi rencontré. La semaine dernière, lors de sa seule déclaration publique depuis sa prise de pouvoir, le nouvel homme fort de Ouagadougou a assuré que son pays, en proie à des attaques jihadistes régulières depuis 2015, avait « plus que jamais besoin de ses partenaires » internationaux.

Fortes tensions avec le Mali

La Cedeao a lourdement sanctionné en janvier la junte du colonel Assimi Goïta, porté à la tête du Mali par un premier coup d’État en août 2020 et intronisé président « de la transition » à la suite d’un second putsch, en mai 2021. En réaction à l’intention annoncée par les militaires de poursuivre la transition durant cinq ans, elle a notamment décidé la fermeture des frontières avec les pays de la Cedeao et un embargo sur les échanges commerciaux et les transactions financières.

Ces derniers jours, la tension est encore montée d’un cran entre la junte malienne et les pays partenaires du groupement européen de forces spéciales Takuba, qui lutte contre les groupes jihadistes, France en tête. L’Allemagne estime quant à elle que l’engagement militaire européen au Mali doit être réévalué après l’expulsion annoncée par Bamako de l’ambassadeur de France, Joël Meyer.

Plusieurs chefs d’État présents jeudi 3 février devaient quitter Accra pour aller directement à Addis-Abeba afin d’assister à un sommet de l’Union africaine où la situation au Burkina Faso, au Mali mais aussi en Guinée sera un des sujets centraux.

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