Africa-Press – Gabon. Alors que les besoins de financement augmentent, le Fonds monétaire international prévoit d’augmenter de 50 % les quotas distribués aux États à l’occasion de la prochaine revue en la matière, qui doit intervenir à la fin de ce cycle, en juin 2025.
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a présenté le 7 novembre une proposition significative : augmenter de 50 % des quotas des pays membres, proportionnellement à leurs parts actuelles. Si cette mesure est approuvée par le Conseil des gouverneurs lors de la revue générale d’ici le 15 décembre 2023, elle aura des implications pour l’économie mondiale.
Plus de ressources permanentes
Car cette mesure vise à augmenter le capital de l’organisation, diminuant ainsi sa dépendance à l’égard des fonds empruntés. Suite à cette hausse, le recours à des mécanismes de prêts externes, tels que les accords d’emprunts multilatéraux et bilatéraux, ainsi que les nouveaux arrangements d’emprunts (NAE – qui ont doublé en 2021), seraient revus à la baisse. Un changement qui pourrait conduire à une base financière plus durable et prévisible pour le FMI, étant donné que les fonds propres sont indépendants des chocs exogènes.
« Un FMI bien doté en ressources est essentiel pour sauvegarder la stabilité financière mondiale et répondre aux besoins potentiels des membres dans un monde incertain et sujet aux chocs », a déclaré Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, après la décision du Conseil d’administration.
Cette proposition, qui fait suite aux assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui se sont tenues à Marrakech en octobre dernier, reconnaît également la nécessité d’un réalignement des parts de quotas pour refléter plus précisément les réalités actuelles de l’économie mondiale.
Nouvelle architecture mondiale
Chaque pays membre se voit attribuer un quota proportionnel à son envergure économique mondiale. La formule en vigueur prend en compte le produit intérieur brut (PIB), le degré d’ouverture de l’économie mesuré par les paiements courants et les flux de capitaux, mais aussi le montant des réserves officielles de change.
Ce quota, exprimé en Droits de tirage spéciaux (DTS – l’unité de compte du FMI composée d’un panier de cinq devises) n’est pas qu’un simple chiffre : il définit la contribution financière de chaque État auprès du fonds et encadre le montant maximal des emprunts possibles. Par exemple, les États-Unis, première puissance économique mondiale, détiennent 17,4 % des quotas du FMI alors que la Côte d’Ivoire n’en détient que 0,137 %, la France 4 % et l’Afrique du Sud 0,6 %.
Un mécanisme, à revoir, selon les pays du Sud global, pour garantir une structure du Fonds plus juste, et répondant de façon plus pertinente aux besoins de financement des pays vulnérables. Car ceux qui contribuent le moins à financer le FMI sont ceux qui peuvent le moins bénéficier de ses prêts. Or, ce sont eux qui ont le plus besoin d’aide financière.
Les quotas sont révisés au moins tous les cinq ans par le Conseil des gouverneurs. Un membre peut également demander un ajustement ad hoc de son quota en dehors de ces révisions. Tout changement nécessite l’approbation de 85 % du total des pouvoirs de vote, et le quota d’un membre ne peut être modifié sans son consentement.
La quatorzième revue générale des quotas, qui a constitué une réforme majeure en 2010 et pris effet en 2016, a permis de mieux refléter la place croissante des marchés émergents et des pays en développement. La quinzième revue s’est conclue en 2020 sans augmentation des quotas et a orienté la seizième revue, actuellement en cours et attendue pour mi-décembre 2023.
Source: JeuneAfrique
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