Africa-Press – Gabon. Dans le cadre des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale auxquelles il prend part à Washington, le ministre gabonais des Eaux et Forêts, Lee White, a à nouveau attiré l’attention de la communauté internationale sur l’absence de récompense offerte à son pays pour sa politique de zéro déforestation et sa puissance de captation du carbone. Libreville souhaite l’amélioration du marché carbone.
À côté des sujets liés à la guerre en Ukraine et les perspectives économiques mondiales, et la restructuration des dettes croissantes des pays en développement, à Washington DC, aux États-Unis d’Amérique où se tiennent leurs réunions de printemps, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale s’interrogent aussi sur leur rôle dans la lutte contre le changement climatique, le financement de l’adaptation et de l’atténuation. Le Pr Lee White y représente le Gabon. Et comme il l’avait déjà fait lors du One Forest Summit, les 1er et 2 mars à Libreville, le ministre des Eaux et Forêts a une nouvelle fois interpellé la communauté internationale sur le peu d’intérêt accordé à son pays sur le marché du carbone.
Si le département ministériel dont il a la charge n’a pas communiqué sur cette participation, le député et ancien ministre de l’Économie Régis Immongault, qui prend également part à ces réunions, rapporte en effet sur Twitter qu’au cours de son intervention, le membre du gouvernement gabonais a mis «en lumière les défis auxquels (son pays) est confronté avec le marché du carbone». Il n’a pas manqué de rappeler qu’«après cinq décennies de progrès dans la lutte contre le changement climatique, le Gabon a presque un taux de 0% de déforestation, devenant ainsi un des pays du monde qui absorbent le plus de carbone».
«Hélas ! rapporte Régis Immongault, pas un seul pays développé ne s’est manifesté pour récompenser le Gabon malgré ces résultats.» Face à ce qui apparaît comme une forme d’injustice, les autorités gabonaises estiment que «le marché souverain du carbone et le marché volontaire du carbone doivent être mieux synchronisés». «Nous avons besoin d’une bonne agence de notation pour le marché souverain», lance l’ancien ministre de l’Économie.
Un marché du carbone est un système d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre, de crédits carbone et de quotas carbone. Selon le rapport 2020 de l’«International Carbon Action Partnership», 21 marchés du carbone ont été mis en place et 24 autres sont en cours de développement ou en projet.
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