Africa-Press – Gabon. Selon un communiqué publié le 10 décembre 2025 par l’Association du transport aérien international (IATA), un total de 1,2 milliard USD de recettes aériennes reste bloqué par des États, entravant la capacité des compagnies à rapatrier leurs revenus et à financer leurs opérations. Parmi les dix juridictions les plus concernées, la zone Cemac incluant le Cameroun, la RCA, le Tchad, le Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon se classe deuxième au monde avec 179 millions USD retenus.
Dans son dernier rapport publié le 10 décembre 2025, l’IATA alerte que 93 % des fonds bloqués à l’échelle mondiale se trouvent en Afrique et au Moyen-Orient, totalisant 1,12 milliard USD à la fin octobre 2025. Les restrictions, qu’elles soient des procédures bureaucratiques lourdes, des retards d’approbation ou des pénuries de devises étrangères, empêchent les compagnies de rapatrier leurs recettes en dollars US, indispensables pour leurs coûts opérationnels. « Les compagnies aériennes ont besoin d’accéder à leurs recettes en dollars US pour maintenir leurs opérations, payer leurs factures et préserver la connectivité aérienne essentielle », rappelle Willie Walsh, Directeur général de l’IATA.
Le classement mondial des dix pays responsables de 89% des fonds bloqués place la zone Cemac dans une position peu enviable. Avec 179 millions USD gelés, elle devance des pays comme le Mozambique (91 millions USD), l’Angola (81 millions USD), l’Érythrée (78 millions USD), le Zimbabwe (67 millions USD), l’Éthiopie (54 millions USD), le Pakistan (54 millions USD) et le Bangladesh (32 millions USD). Bien que les fonds bloqués dans la zone XAF aient légèrement diminué depuis le dernier rapport d’avril 2025 qui faisait état d’une somme de 191 millions USD, soit une baisse de seulement 12 millions USD, les compagnies aériennes éprouvent toujours des problèmes majeurs de rapatriement de leurs recettes en dollars US provenant des ventes de billets, du transport de fret et d’autres activités. « Nous demandons à la BEAC de simplifier le processus interne de validation en trois étapes et d’améliorer les délais de traitement pour éliminer les arriérés », peut-on lire dans le communiqué.
En somme, l’appel de l’IATA est clair: la levée des fonds bloqués n’est pas seulement une question de trésorerie aérienne, mais un levier pour renforcer la connectivité, soutenir les économies locales et préserver la viabilité d’un secteur stratégique pour l’intégration économique de la région Cemac.





