Africa-Press – Gabon. En proie à des difficultés diverses, au point d’avoir enregistré des décès d’employés en situation de forte précarité ces dernières années, la société gabonaise TV SAT Africa (TéléAfrica) appartenant à la famille Bongo est actuellement sous administration provisoire. Son fonctionnement a été jugé «irrégulier» par la justice.
La décision de justice était passée inaperçue, bien que certains la redoutaient quand d’autres, plus nombreux, l’espéraient vivement au regard des souffrances endurées depuis de longues années. Le 29 septembre dernier, le tribunal de commerce de Libreville a placé sous administration provisoire la société TV SAT Africa, plus connue sous son nom commercial TéléAfrica. L’ordonnance n° 206/2022-2023 justifie cette décision par le «fonctionnement irrégulier» du média.
Pour davantage appuyer sa décision, la juridiction soutient que cette gestion peu orthodoxe de la structure dure «depuis la création» de celle-ci. Ce qui apparaît comme un nouveau coup dur pour la famille Bongo Ondimba à qui la société appartient. D’autant plus que la décision du tribunal intervient presque un mois jour pour jour après le coup d’État subi par Ali Bongo.
Précarité et décès des employés
Seulement, le président déchu n’avait plus montré beaucoup d’intérêt pour cette société qui tente de survivre depuis de nombreuses années, en proie à d’importantes difficultés financières, matérielles et structurelles. Conséquences : un an plus tôt, en septembre 2022, les employés cumulaient plus de 10 mois de salaires impayés, nombre d’entre eux vivent depuis longtemps dans une précarité extrême, au point que certains en sont morts, à l’exemple du journaliste sportif Prince Ozone Magnombe qui, avant sa mort en juin 2023, avait été contraint de vivre dans un des bureaux de la société.
Depuis fin septembre dernier, l’administration de TéléAfrica est assurée par Me Joseph-Gyno Ndong Bibang, syndic judiciaire. Si son rôle est de poursuivre la gestion de la télévision des Bongo, beaucoup comptent sur lui pour la sortir du marasme actuel. Il a fort à faire.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Gabon, suivez Africa-Press
