Africa-Press – Gabon. La présidence de la République gabonaise veut-elle effacer Ali Bongo de la mémoire collective ? En parcourant le site officiel de cette institution, l’internaute curieux se rend bien vite compte que le président déchu ne figure pas parmi les anciens présidents du Gabon malgré ses 14 ans au pouvoir. Alors que différentes rubriques à l’instar de celles réservées au président de la Transition et son épouse montrent que ce site a été réactualisé, l’on pourrait tout aussi se demander s’il ne s’agit pas de l’œuvre d’un webmaster zélé.
Au Gabon, la seule évocation du nom d’Ali Bongo Ondimba rappelle selon plus d’un, près de deux décennies de «gouvernance médiocre» et près de 5 ans d’échec marqués par son incapacité à gouverner le pays après son accident vasculaire cérébrale (AVC) à Ryad. Autant d’éléments qui ont d’ailleurs pousser le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) à prendre le pouvoir le 30 août 2023 à la suite de la proclamation des résultats de la présidentielle qui faisaient d’Ali Bongo le vainqueur. Malade et physiquement affaibli, l’homme qui croyait pouvoir briguer un troisième mandat à la tête du Gabon a donc été immédiatement relégué au rang d’anciens présidents du Gabon.
Ce, à l’instar de Léon Mba (1961-1967), d’Omar Bongo (1967-2009) et même de Rose Francine Rogombé qui n’aura assuré qu’un intérim de juin à octobre 2009 avant la prestation de serment d’Ali Bongo qui entamera son premier mandat à la tête du Gabon à la suite d’une saga électorale encore ancrée dans la mémoire collective. Bien que rendu détestable, il sera président de la République pendant deux mandats consécutifs de 7 ans. Pourtant, contrairement à ses trois prédécesseurs, le président déchu ne figure pas dans ce que d’aucuns pourraient nommer l’annale numérique de la présidence de la République gabonaise.
Un pas vers le damnatio memoriae ?
En parcourant le site officiel de cette institution, l’internaute curieux se rend bien vite compte qu’Ali Bongo ne figure pas sur la liste des anciens présidents du Gabon à qui une rubrique est réservée.
«On peut détester Ali Bongo mais on ne doit pas quand-même l’effacer de l’histoire», a commenté un cadre de l’ex parti au pouvoir. Celui-là soupçonne une démarche de rancœur contre le président déchu. Ce qui pourrait desservir le pays dans la mesure où, n’importe quel individu en quête d’informations sur l’histoire politique du Gabon pourrait regarder le site pour enrichir sa culture. «Qu’on cherche à nier l’œuvre d’Ali Bongo ou à la minimiser est une chose, qu’on cherche à falsifier l’’histoire est une autre», a commenté le même hiérarque du PDG.
«Ali Bongo a été président de la République gabonaise deux mandats durant. Qu’il ne figure pas sur le site officiel parmi les anciens présidents me semble incompréhensible», a commenté un autre pendant que d’autres se demandent s’il s’agit pas là, d’un pas vers le damnatio memoriae.
Alors que le site a été réactualisé comme en témoignent différentes rubriques à l’instar de celles réservées au président de la Transition et son épouse Zita Oligui Nguema, ils croient pour ainsi dire en un «fait exprès» de la présidence de la République. D’autres préfèrent croire que le président de la Transition n’a donné aucune consigne dans ce sens et imaginent l’œuvre d’un webmaster zélé. Ils souhaitent tous cependant, qu’Ali Bongo y soit inscrit pour la mémoire collective.
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