Africa-Press – Gabon. Ce mardi 17 décembre 2025, la présidente du Sénat de la Transition, Paulette Missambo, a officiellement fermé la parenthèse de la législature de la Transition, deux ans après son ouverture. Devant le vice-président du gouvernement, les présidents des institutions de la République et l’ensemble des sénateurs, elle a dressé un bilan complet de l’action parlementaire menée depuis le 30 août 2023, tout en traçant les perspectives pour le futur Sénat élu.
Le Palais Omar Bongo Ondimba a servi de cadre, ce mardi 17 décembre 2025, à la clôture solennelle de la législature de la Transition. Devant un parterre de dignitaires, de membres du gouvernement et du corps diplomatique, la présidente du Sénat, Paulette Missambo, a prononcé un discours de fin de mandat marqué par la solennité et le sens du devoir accompli. Deux ans après le coup de liberté du 30 août 2023, la chambre haute du Parlement tire sa révérence sur une note de satisfaction institutionnelle, marquant le passage de témoin vers une normalité démocratique et institutionnelle retrouvée après l’élection présidentielle d’avril dernier.
Dès l’entame de son propos, Paulette Missambo a tenu à souligner la mutation profonde de la culture politique gabonaise durant cette période d’exception. Pour la présidente de la haute chambre, la réussite de cette transition ne se mesure pas seulement aux textes adoptés, mais à la qualité du dialogue instauré entre des acteurs venus d’horizons divers. Elle a ainsi salué des débats « empreints de courtoisie et de respect mutuel », voyant en cette harmonie retrouvée l’une des plus grandes victoires de la Transition: « Avoir rendu à l’action publique son honneur, sa noblesse et sa dignité ». En parvenant à proposer sans diviser et à convaincre sans humilier, le Sénat a, selon elle, démontré la maturité d’une classe politique capable de se rassembler autour de l’essentiel.
Le bilan législatif présenté est substantiel, s’articulant autour de la refondation des bases de l’État. Paulette Missambo a rappelé les étapes clés, notamment les travaux de la Constituante en septembre 2024 qui ont abouti à la nouvelle Constitution adoptée par référendum. Elle a également mis en exergue le rôle diplomatique et territorial du Sénat, citant l’audition historique du gouvernement sur le différend relatif à l’Île Mbanié devant la Cour Internationale de Justice. Sur ce dossier brûlant, elle a affirmé avec force: « Ce jour-là, l’État a parlé d’une seule voix. Ce jour-là, le pays a compris que ses intérêts territoriaux seraient défendus avec fermeté, mais aussi avec sagesse ». Cette cohésion institutionnelle a permis de jeter les bases d’une décentralisation plus effective, via la création d’une Délégation Sénatoriale pour les Collectivités Locales.
Toutefois, ce regard vers le passé ne s’est pas fait sans une lucidité critique sur les défis sociaux qui attendent la nouvelle République. La présidente du Sénat a lancé un plaidoyer vibrant pour la jeunesse gabonaise, confrontée à un marché de l’emploi en crise. Refusant de voir dans la précarité une fatalité, elle a interpellé le gouvernement sur l’urgence d’une planification pluriannuelle et d’une reconnaissance d’utilité publique pour le monde associatif. Son constat est sans appel: « Nous ne pouvons plus tolérer que le diplôme soit un mirage, que l’effort soit stérile et que le mérite soit découragé. Former notre jeunesse, la protéger, l’employer, n’est pas une option politique: c’est une exigence éthique et morale ».
En conclusion, Paulette Missambo a rendu un hommage appuyé au Président de la République, Brice-Clotaire Oligui Nguema, plébiscité en avril 2025, pour avoir permis cette œuvre de refondation. En déclarant close cette mandature, elle a rappelé que si la rupture avec « un régime prédateur » est désormais consommée, l’édifice démocratique reste à consolider. Elle laisse derrière elle un Sénat en cours de réhabilitation technique et administrative, prêt à accueillir les nouveaux élus dans un cadre modernisé, avec l’espoir que la future législature saura parachever ce « saut qualitatif » qui a replacé le Gabon sur la carte des nations respectées.





