Africa-Press – Gabon. Secoué par un début de CAN marqué par deux revers, le Gabon voit son football au cœur des préoccupations nationales. En Conseil des ministres ce lundi 29 décembre 2025, le président Oligui Nguema a pointé des failles profondes et annoncé des mesures structurantes pour remettre de l’ordre dans la gestion du sport.
Réuni en Conseil des ministres ce lundi 29 décembre 2025, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, est revenu avec gravité sur la prestation jugée «insuffisante» de l’équipe nationale du Gabon à la Coupe d’Afrique des Nations, qui se déroule actuellement au Maroc. Les deux premiers matchs des Panthères, conclus par deux défaites, ont mis en lumière des faiblesses profondes que le chef de l’État entend désormais traiter à la racine.
Deux revers qui interrogent
Engagé dans un groupe F particulièrement relevé, le Gabon a d’abord chuté face au Cameroun (1-0) lors de son entrée en lice, le 24 décembre à Agadir. Une rencontre où les Panthères, malgré quelques sursauts, n’ont jamais réellement inquiété les Lions Indomptables.
Trois jours plus tard, le 28 décembre, les hommes du sélectionneur ont concédé une deuxième défaite, cette fois face au Mozambique (3-2). Un match spectaculaire, mais frustrant, où les Gabonais, pourtant revenus au score à deux reprises, ont fini par s’incliner dans les dernières minutes. Cette victoire historique du Mozambique — la première de son histoire en phase finale de CAN — a accentué la pression sur une sélection gabonaise désormais au bord de l’élimination.
«Absence de méthode » et « dispersion des ressources»
Selon le communiqué final du Conseil des ministres, le président Oligui Nguema a regretté que ces résultats traduisent «deux problématiques majeures»: l’absence de méthode et la dispersion des ressources.
Ces manquements, qualifiés de «structurels», ne relèvent pas seulement de la performance sportive, mais d’une gouvernance défaillante du football national.
Le chef de l’État a également dénoncé «une érosion préoccupante de la fibre patriotique dans la gestion de la chose sportive», pointant du doigt un manque d’engagement, de discipline et de vision à long terme.
Le football, «une composante essentielle de l’âme nationale»
Le Conseil des ministres a soutenu cette analyse en rappelant que le football «ne saurait être réduit à un simple divertissement». Il constitue, selon les membres du gouvernement, un «vecteur puissant de cohésion et de fierté collective».
Lorsque l’équipe nationale vacille, « c’est une part de l’identité nationale qui s’en trouve fragilisée ».
Cette déclaration marque une volonté politique claire: replacer le sport — et particulièrement le football — au cœur du projet national.
Des décisions fortes annoncées
Face à ce constat sévère, le président Oligui Nguema a indiqué qu’il annoncera, «le moment venu», des décisions «fortes et structurantes» pour mettre fin aux errements observés. L’objectif affiché étant de rétablir la rigueur, de renforcer la responsabilité et de raviver l’ambition dans la gouvernance du sport national.
Ces mesures pourraient toucher aussi bien la Fédération gabonaise de football que les structures de formation, les mécanismes de financement ou encore la gestion administrative et technique des sélections.
Un tournant pour le sport gabonais?
Alors que les Panthères s’apprêtent à disputer leur troisième match de poule face à la Côte d’Ivoire le 31 décembre, l’avenir sportif immédiat du Gabon reste incertain. Mais une chose est claire: les défaillances révélées par cette CAN 2025 auront des conséquences politiques et institutionnelles.
Le président semble déterminé à faire de cette contre-performance un point de départ pour une refondation profonde du sport gabonais. Reste à savoir quelles mesures concrètes seront annoncées — et comment elles transformeront durablement le paysage sportif national.
