Dialogue national inclusif : à pas forcé !

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Dialogue national inclusif : à pas forcé !
Dialogue national inclusif : à pas forcé !

Africa-Press – Gabon. En confirmant la tenue des assises du dialogue national du 2 au 30 avril prochain, le gouvernement de la transition et le CTRI ont décidé d’imprimer aux forces vives de la nation leur rythme et d’imposer à tous leur agenda et les termes de référence conçus par eux et par eux seuls.

On attend donc de voir dans les prochains jours, la réaction de la société civile et principalement celle de la quasi-totalité de la classe politique. Eux, qui n’ont pas tari de récriminations et de reproches ces derniers jours à l’endroit des autorités de la transition, au sujet des conditions de préparation, jugées opaques et non inclusives, des assises du dialogue national à venir

Faire la lumière

Les propos du ministre de la Réforme des institutions, intervenant au lendemain du conseil des ministres du 24 mars dernier, semblent avoir jeté de l’huile au feu, exacerbant davantage la confusion et les déchirements dans l’opinion. Que ce soit sur l’agenda, le format, la conduite des travaux et le processus de désignation des participants, il est ici et là rappelé à Murielle Minkoué Mezui épse Mintsa, qu’aucune de toutes ces questions n’a fait l’objet de consultations préalables et de consensus des forces vives de la nation.

Il en est de même de la constitution du bureau des travaux – excepté son président dont la désignation n’a suscité aucun remous – qui aurait dû être l’émanation des délégués, et qui a été unilatéralement effectuée par les autorités de la transition. Sur cette question précise, même la voix des sages et dignitaires ne semble pas avoir eu suffisamment de force de conviction à l’égard du CTRI et du gouvernement de la transition. À leur endroit, les observateurs avisés ne manquent pas de prévenir sur les risques d’une concertation qui, comme les précédentes, risquent de ne pas faire des émules dans une classe politique représentée par des délégués choisis par les organisateurs.

Dialogue ou monologue ?

De nombreuses chroniques et réactions des acteurs politiques, fortement relayées par la presse ces dernières semaines, ont fait la preuve du caractère pléthorique de la représentativité du CTRI et des organes étatiques dans le contingent du demi-millier des délégués attendus au prochain dialogue.

De nombreux observateurs de la scène politique gabonaise pensent que cette sur-représentativité cache mal la ruse du pouvoir à vouloir imposer sa volonté lors des séances d’adoption des décisions du dialogue, en commissions ou dans les séances plénières.

Dans sa prise de parole, le ministre de la Restauration des institutions a également cru calmer le jeu en indiquant qu’il n’y avait pas à craindre le fait que le dialogue ne soit finalement pas souverain comme souhaité. Le membre du gouvernement voudrait se montrer rassurante, indiquant que la question serait réglée par le peuple souverain lors du référendum constitutionnel à venir.

Et pourtant, les esprits critiques, qui ne manquent pas de suite dans les idées, se demandent en revanche pourquoi les gouvernants se refusent-ils donc à ce que le dialogue ait un caractère souverain ? Tout comme, il parait toujours indécent, aux yeux de tous, que l’ensemble des délégués ne soient pas désignés par leurs pairs, au sein des organisations et corps constitués identifiés, mais plutôt choisis par les autorités de la transition ?

En l’absence de réponses à ces questions précises, comme sur bien d’autres préoccupations, il devient évident qu’il y a comme un jeu de dupes qui ne dit pas son nom dans les préparatifs et la tenue des prochaines assises du dialogue national inclusif.

Aïeul Barack

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