Africa-Press – Gabon. Le Gabon vient de franchir une nouvelle étape dans son parcours pour la normalisation de ses institutions ce mercredi 17 décembre 2025. Huguette Yvonne Nyana Ekoume epse Awori, figure montante de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), a été portée à la tête du Sénat, marquant l’entrée officielle de la chambre haute dans la «Vème République». Seule candidate en lice pour le prestigieux perchoir, cette technocrate aguerrie succède à Paulette Missambo et devient la quatrième femme de l’histoire du pays à présider cette institution. Entre émotion et sens des responsabilités, la nouvelle présidente hérite d’un chantier titanesque: transformer l’aspiration à la décentralisation en une réalité concrète pour les territoires.
Ancienne secrétaire générale au ministère de l’Économie et des Participations, Huguette Nyana Ekoume fait une entrée fracassante dans le premier cercle du pouvoir politique. Son élection, sans opposition, témoigne d’un consensus solide autour de son profil technique au sein de la majorité parlementaire issue de l’UDB. Dès ses premiers mots, la nouvelle patronne du Palais Omar Bongo a placé son mandat sous le signe de la gratitude et de la continuité. « C’est vraiment avec une vive émotion et un sentiment de profonde humilité que j’accueille le choix formulé par les sénateurs, mes collègues. Je mesure les enjeux et les défis que cette institution a à relever, notamment dans le cadre de la gouvernance locale », a-t-elle déclaré, saluant au passage la confiance placée en elle par le président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Le cœur de son programme législatif s’articule autour d’une mission régalienne claire: faire du Sénat le véritable garant du développement des collectivités locales. Si les missions classiques de vote de la loi et de contrôle de l’action gouvernementale demeurent, Huguette Nyana Ekoume ambitionne de donner un nouveau souffle à la décentralisation. Elle pointe notamment les blocages persistants depuis la loi de 1996: « Nous allons poursuivre le travail pour qu’on puisse véritablement parvenir à une décentralisation effective qui sera aujourd’hui le gage de la prospérité partagée avec nos populations. »
Pour la nouvelle présidente, le Sénat ne doit plus être une simple chambre d’enregistrement, mais le moteur d’une synergie entre l’administration centrale et les territoires. Pour réussir ce pari, Huguette Nyana Ekoume compte s’appuyer sur l’évolution de l’appareil d’État et l’harmonisation des programmes prioritaires. Elle mise particulièrement sur la mutation du Programme d’urgence du développement communautaire en Programme d’urgence du développement présidentiel. L’objectif affiché est d’utiliser ces leviers financiers et techniques pour résorber les déséquilibres territoriaux. « À partir de ce programme-là, on va essayer de voir ensemble comment on peut parvenir à une harmonisation du développement de nos territoires », a-t-elle précisé, soulignant que l’efficacité du Sénat se mesurera désormais à sa capacité à faciliter le transfert réel des compétences vers l’intérieur du pays.
En prenant ses fonctions, Huguette Nyana Ekoume s’inscrit dans la lignée de ses illustres devancières tout en ouvrant une ère nouvelle. Son élection en tant que candidate unique souligne une volonté de stabilité politique dans cette phase de consolidation démocratique. Les observateurs attendent désormais de voir comment cette experte des questions économiques saura manœuvrer entre les impératifs budgétaires de l’État et les attentes pressantes des élus locaux.
Le Palais Omar Bongo entre officiellement en mouvement, porté par la promesse d’une gouvernance de proximité qui reste, pour beaucoup de Gabonais, l’ultime frontière du développement national.





