«J’ai voulu sauver le Gabon» : Brice Laccruche charge Sylvia et Noureddin Bongo

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«J’ai voulu sauver le Gabon» : Brice Laccruche charge Sylvia et Noureddin Bongo
«J’ai voulu sauver le Gabon» : Brice Laccruche charge Sylvia et Noureddin Bongo

Africa-Press – Gabon. Plus d’une semaine après sa confrontation avec Sylvia Bongo et après une descente aux enfers de 4 ans, Brice Laccruche Alihanga sorti de prison assure qu’il voulait sauver le Gabon. Du moins, libérer le pays de l’emprise de Sylvia Bongo et de son fils Noureddin Bongo qui avaient d’autres plans après l’AVC d’Ali Bongo dont il était directeur de cabinet et est convaincu que la prise du pouvoir par l’armée prouve qu’il était dans le vrai. «Qui boude bouge !», avait-il lâché à ceux qui voulaient s’opposer à lui.

Sorti de prison le 20 octobre, Brice Laccruche Alihanga (BLA) s’est réjoui d’«un jour glorieux». Se confiant à nos confrères de Gabonactu, il rappelle qu’il y 4 ans, il a été embastillé, emprisonné, mis à l’isolement total dans une pièce de 3 m2 avec tous ceux qui étaient réputés proches de lui, incluant sa famille dont son propre frère pour des motifs qu’il qualifie de «fallacieux et par une justice instrumentalisée». Dans le pays, les Gabonais, bien qu’émus au vu de l’état physique de l’ancien directeur de cabinet (dircab) d’Ali Bongo, rappellent avec dégoût que «BLA et ses BLA’s boys faisaient la pluie et le beau temps»>. Mais Laccruche laisse entendre qu’il n’a rien fait contre le peuple gabonais.

Il prend à témoin les Nations unies qui, dit-il, avaient enquêté sur les raisons de son arrestation. «Après une enquête minutieuse et sur la base d’une procédure contradictoire avec les autorités gabonaises de l’époque, (les Nations unies) ont conclu d’une part, que mon arrestation ne reposait sur aucun fondement ainsi que celles de mes codétenus», a-t-il déclaré. «D’autre part au vu des vices de forme dans les différentes procédures et des tortures subies, les faits étaient d’une telle gravité qu’ils empêchaient la tenue de tout procès équitable. Les Nations unies recommandaient notre libération immédiate», a-t-il ajouté.

4 ans en enfer pour trois raisons selon BLA

Selon Brice Laccruche Alihanga, le pouvoir qui a fini par le honnir, faisait fi de toute convention avec les organisations internationales. Elles n’avaient donc pas répondu à cette demande des Nations unies et avaient préféré, dit-il, relancer «une campagne dilatoire» à son encontre «via des médias à la solde de l’ancien porte-parolat de la Présidence». Les mêmes médias, faut-il le rappeler, étaient à sa solde durant sa magnificence. Il y a simplement que ces médias avaient tourné selon la direction du vent, continuant de faire le travail pour lequel ils étaient payés «par le palais : faire la propagande et mener des campagnes dilatoires contre ceux qui étaient perçus comme des ennemis du pouvoir en place».

«J’ai pu être confronté à ce que certains appellent mes anciens bourreaux et pu livrer en toute sincérité la vérité», dit-il avec fierté. Si les Gabonais sont bien curieux de savoir ce qui a été dit lors ces échanges, Laccruche accuse l’ex-première dame Sylvia Bongo et son fils Noureddin Bongo d’être à l’origine de sa descente aux enfers. «La raison pour laquelle j’ai été mis au secret durant 4 années est toute simple et limpide. Elle tient en 3 points», a-t-il indiqué. Le premier dit-il, c’est qu’à un moment donné il s’est «opposé à la gabegie galopante de l’ancienne première dame et de son fils».

«Qui boude bouge !», comme si c’était hier…

Le deuxième, poursuit-il, «est qu’au vu de l’état physique de l’ancien chef de l’Etat (Ali Bongo Ondimba – NDLR), j’ai suggéré à plusieurs reprises, dont une de trop, qu’il puisse se mettre en retrait de la vie politique et se reposer». C’était sa seconde erreur, commente-t-il, «le deuxième clou planté sur ma croix». Le troisième et dernier point, conclut-il, «est que je me suis opposé avec force à la volonté affirmée de l’ancienne première dame et son fils de prendre le pouvoir au Gabon et ce par tous les moyens possibles». «D’ailleurs vous noterez que les récents événements d’août 2023 ont confirmé que j’étais quelque part dans le vrai», croit savoir l’homme qui affirme «tout ceci est derrière moi».

Sur la toile, les Gabonais remettent au goût du jour sa toute puissance. Après les soucis de santé d’Ali Bongo, le dircab, plus que toutes les institutions du pays, incarnait pour ainsi dire le pouvoir. La plupart des dignitaires du pays, sinon tous, avaient fini par s’écraser devant lui. Les images où ils lui faisaient allégeance en ont encore que plus de pouvoir évocateur autant que retentit encore sa célèbre boutade à l’encontre de ceux qui ne voulaient pas se conformer à ses ordres : «Qui boude, bouge !». Alors que sa défense avait été fragilisée par les aveux de son ancien aide camp qui levait le voile sur un «vaste système» de clientélisme bâti grâce à l’argent public à son profit, il assure qu’il voulait sauver le Gabon.

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