Législatives 2025: Scrutins Gelés par la Cour

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Législatives 2025: Scrutins Gelés par la Cour
Législatives 2025: Scrutins Gelés par la Cour

Africa-Press – Gabon. À la veille du second tour des législatives, la Cour constitutionnelle a ordonné la suspension des opérations électorales dans deux circonscriptions: le 1er siège du département de Lékoni-Lékori (Haut-Ogooué) et le 2e siège du département du Ntem (Woleu-Ntem). Ces décisions interviennent dans le cadre du contentieux électoral ouvert après le premier tour du 27 septembre 2025.

En pleine tension postélectorale, la Cour constitutionnelle rappelle son rôle d’arbitre suprême du processus démocratique. En ordonnant la suspension de deux scrutins législatifs à la veille du second tour, elle s’affirme comme le dernier rempart institutionnel face aux contestations qui se multiplient depuis le premier tour du 27 septembre. Un geste à la fois juridique et politique, révélateur des fragilités du système électoral gabonais et des attentes d’un État engagé dans la fondation de sa Vè République.

Deux circonscriptions sous contentieux immédiat

Selon les décisions rendues publiques le vendredi 10 octobre au soir, les électeurs de Lékoni-Lékori et du Ntem ne se rendent pas aux urnes ce 11 octobre. Dans le Haut-Ogooué, le recours a été introduit par Léon Paul Ngoulakia, candidat du PDG, contestant les résultats proclamés par le ministère de l’Intérieur.

Dans le Woleu-Ntem, c’est le ministre de l’Intérieur lui-même, en sa qualité de président de la Commission nationale d’organisation des élections, qui a saisi la Cour constitutionnelle pour signaler des irrégularités dans le 2e siège du département du Ntem.

Ces suspensions interviennent alors que plus d’une trentaine de recours ont été enregistrés à la Cour depuis la clôture du premier tour. Conformément à l’article 357 du Code électoral, la juridiction dispose désormais de deux mois pour examiner les dossiers et rendre des décisions définitives.

Un test institutionnel pour la Vè République

Les contestations portent sur un large éventail d’irrégularités: fraudes présumées aux procurations, absence d’affichage des procès-verbaux, divergences de chiffres entre les résultats communiqués localement et ceux publiés par le ministère, ou encore transhumances électorales.

Si la majorité des recours émanent du Parti démocratique gabonais (PDG) plusieurs concernent également des candidatures indépendantes et celles de la diaspora gabonaise.

En suspendant les scrutins dans ces deux circonscriptions, la Cour constitutionnelle envoie un signal de fermeté: la régularité du processus électoral prime sur la rapidité du calendrier. Ses futures décisions pourraient redéfinir la carte politique issue du premier tour, où l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) du président Oligui Nguema a déjà remporté 54 des 145 sièges, en quête d’une majorité absolue.

Le verdict attendu des juges constitutionnels, au terme du délai légal de deux mois, marquera l’un des premiers grands tests institutionnels de la nouvelle République gabonaise.

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