Africa-Press – Gabon. Lors de l’adoption du Projet de Loi de Finances 2026 au palais Léon-Mba, à l’instar de deux autres du groupe La Majorité bloquante, le député de la Transition Geoffroy Foumboula Libeka Makosso a voté contre, dénonçant la faible place accordée aux préoccupations sociales et la suppression de plusieurs acquis. Malgré le rejet de ses amendements visant à réaffecter 36 milliards des dépenses de prestige vers le social, il appelle le gouvernement à «trouver un juste milieu avec les préoccupations sociales des Gabonais».
Lors de la plénière de l’Assemblée nationale de la Transition consacrée à l’adoption du Projet de Loi de Finances 2026, le député Geoffroy Foumboula Libeka Makosso s’est distingué par un vote contre, aux côtés de ses collègues Lionel Ella Engonga et Marcel Libama, membres du mouvement La Majorité bloquante. Une position assumée et motivée par la faible prise en compte des préoccupations sociales dans le budget présenté par le gouvernement.
Un vote de principe pour les oubliés du social
«Un vote contre des acteurs de la société civile que nous sommes du fait que les préoccupations sociales occupent une faible place, plusieurs acquis sociaux supprimés», a déclaré le député, soulignant que les dépenses de prestige ont été privilégiées au détriment des besoins essentiels des citoyens.
Dans une démarche constructive, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso a proposé des amendements visant à réaffecter 36 milliards de francs CFA, initialement alloués aux fonds de souveraineté, vers les dépenses sociales supprimées. Ces amendements ont été rejetés, mais le député a poursuivi son engagement en émettant des réserves sur plusieurs articles du texte, notamment les articles 210, 221, 250, 254, ainsi que les articles 7 à 14, 16 et 42.
Un appel à l’équilibre entre développement et justice sociale
Face au gouvernement et au peuple présents en plénière, le député a interpellé l’Exécutif sur le fait qu’«aucun Gabonais n’est contre le développement». «Ils veulent voir leur pays se développer, mais doivent-ils de ce fait payer ce lourd prix, eux qui à 94,87% comme moi, ont élu le Président Brice Clotaire Oligui Nguema? Je ne pense pas.»
Si le député a salué les efforts du ministre de l’Économie et des Finances pour avoir rattrapé deux années de retard en matière de loi de règlement, il a toutefois appelé à une meilleure articulation entre la volonté de construire rapidement et les attentes sociales: «De beaux et grands immeubles c’est bien pour la carte postale d’abord, mais pas nécessairement pour le citoyen qui n’a rien dans son assiette», a-t-il souligné lors de son intervention au palais Léon-Mba.
Une posture constante et cohérente
Ce vote contre s’inscrit dans une ligne constante: Geoffroy Foumboula Libeka Makosso rappelle qu’il n’a voté aucune Loi de finances durant toute la législature de la Transition, estimant que le volet social et entrepreneurial n’a jamais été suffisamment pris en compte. «Je reste convaincu qu’on peut garantir le minimum social aux Gabonais tout en construisant le pays», déplore-t-il, disant garder un peu d’espoir pour la Loi de finances rectificative.
En effet, malgré son opposition, le député de la Transition reste ouvert au dialogue et à l’amélioration du texte, bien qu’il ne siégera plus, ayant été battu au second tour des législatives au 2e siège du 3e arrondissement de Libreville. «Nous restons convaincus que, lors de la Loi de finances rectificative, le gouvernement prendra en compte nos préoccupations», conclut-il dans un récent post sur Facebook, disant espérer que «la mise en œuvre de ce budget contribuera réellement à rétablir la fracture sociale actuelle».
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