Africa-Press – Gabon. Réuni en session extraordinaire le 19 décembre 2025 au Palais de la Présidence, le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) a été l’occasion d’un rappel à l’ordre solennel. Face au corps judiciaire, le Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a tracé les contours d’une justice qui doit désormais s’affirmer comme le garant inflexible de l’ordre républicain et de la moralisation de la vie publique.
Le président de la République a présidé une session extraordinaire du CSM. Loin d’une simple réunion administrative, cette session réagissait à l’urgence de nommer deux juges à la Cour constitutionnelle et corriger des manquements relevés lors de la précédente session de septembre. Mais c’est sur le terrain de l’éthique et de la responsabilité que Brice Clotaire Oligui Nguema a porté son discours le plus vigoureux.
Pour le Chef de l’Etat, l’institution judiciaire ne saurait plus être un « simple spectateur » des soubresauts de la vie publique. Elle doit, au contraire, devenir le rempart contre les dérives qui ont longtemps fragilisé le contrat social gabonais. Le message est clair: la justice ne doit plus reculer devant les ors de la République ni devant la hiérarchie administrative.
Le Chef de l’État a ainsi souligné avec force que la justice « doit sanctionner, conformément à la loi, tous les actes illicites ainsi que leurs auteurs, quel que soit leur niveau de responsabilité dans l’Etat ». Cette directive présidentielle résonne comme une fin de non-recevoir à l’impunité qui a souvent entaché la crédibilité du système judiciaire par le passé.
En jouant pleinement ce rôle de censeur impartial, la justice est appelée à renforcer sa « crédibilité et sa légitimité auprès des populations ». Pour accompagner cette mutation, le président a instruit le ministre de la Justice d’étudier des mécanismes permettant à l’institution de contribuer au budget de l’État et de revaloriser les primes des magistrats grâce aux amendes prononcées. Une manière de lier l’efficacité de la sanction à l’amélioration des conditions de vie de ceux qui la rendent.





