
Africa-Press – Gabon. Proche de Brice Laccruche Alihanga, Justin Ndoundangoye, incarcéré dans le cadre de l’opération Scorpion depuis décembre 2019, a reçu le soutien de l’Union interparlementaire. Celle-ci a interpellé le gouvernement gabonais, lequel ne garantirait pas le « droit à la vie » et « à l’intégrité physique » du détenu.
Selon nos sources, c’est à la suite d’une session extraordinaire du 3 novembre que l’Union interparlementaire (UIP, basée à Genève) a décidé d’adresser une nouvelle communication formelle aux autorités gabonaises concernant le sort du député de Franceville Justin Ndoundangoye. Cette organisation réunit à l’échelle mondiale les parlements nationaux.
Cet ancien ministre des Transports est détenu depuis décembre 2019 dans le cadre de l’opération anticorruption Scorpion, au même titre que l’ancien directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, Brice Laccruche Alihanga. Comme ce dernier, il est maintenu à l’isolement depuis mars, officiellement en raison de la pandémie de Covid-19, et n’a pu recevoir de visites de sa famille ou de ses avocats.
Dans une décision prise à l’unanimité et transmise à Libreville, le conseil directeur de l’UIP, présidé par le Portugais Duarte Pacheco et dont le secrétaire général est le Camerounais Martin Chungong, se dit « vivement préoccupé par le maintien en détention du député compte tenu des allégations inquiétantes concernant ses conditions de détention ».
Surtout, dans le même texte obtenu par Jeune Afrique, le conseil « prie instamment les autorités nationales de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir pleinement à Justin Ndoundangoye la jouissance de ses droits, notamment son droit à la vie, à l’intégrité physique et à l’accès aux garanties judicaires ».
L’UIP demande à Martin Chungong et à Nassirou Bako-Arifari, président du comité des droits de l’homme de l’organisation et ancien ministre des Affaires étrangères béninois, de se charger du suivi du dossier. Selon nos informations, ceux-ci sont déjà en relation avec les autorités gabonaises, et notamment avec Faustin Boukoubi, président de l’Assemblée nationale, depuis octobre.
Représenté par Mes Calvin Job et Ruphin Nkoulou Ondo, Justin Ndoundangoye avait déposé une plainte devant le comité des droits de l’homme de l’UIP en mai, dénonçant des « atteintes au droit au procès équitable, à la présomption d’innocence, à la liberté d’aller et de venir, aux droits civiques et politiques, à l’intégrité et à la dignité humaine ».
L’UIP « souhaite recevoir des informations officielles et détaillées sur les faits justifiant chacune des accusations portées contre Justin Ndoundangoye, sur la procédure suivie par le Parlement pour lever son immunité parlementaire, sur les mesures prises pour enquêter sur les actes présumés de torture et les menaces dénoncés par le plaignant, sur les progrès accomplis dans l’identification et la sanction, le cas échéant, des responsables », détaille encore la décision de l’organisation du 3 novembre.