Africa-Press – Gabon. Le coup d’État du 30 août dernier a mis fin aux ambitions présidentielles de Noureddin Bongo et à l’influence grandissante des cabinets de conseil français et anglo-saxons qui l’entouraient. Des centaines de millions de francs CFA y étaient consacrés. Les coulisses de cette saga politique dans une enquête d’Africa Intelligence.
L’arrestation de Noureddin Bongo, le 30 août, a provoqué la chute d’un écosystème discret de cabinets de conseil français et anglo-saxons, selon un article d’Africa Intelligence paru le 14 octobre 2023.
«Si certains se concentraient sur la campagne électorale, d’autres préparaient déjà les premiers mois du nouveau mandat de son père, Ali Bongo» avant le coup d’État du général Brice Clotaire Oligui Nguema, indique Africa Intelligence. Le fils du président déchu, Noureddin Bongo, ambitionnait de prendre le pouvoir en 2030, «soutenu dans son ambition par sa mère Sylvia Bongo», d’après le média.
Pour préparer son accession, Noureddin Bongo «avait ainsi fait appel à deux cabinets de conseil parisiens», décrit Africa Intelligence. «Le premier, Global Sovereign Advisory (GSA), avait entamé dès juillet une mission d’appui à la mise en place de réformes fiscales et budgétaires» pour 375 000 euros (plus de 245 millions de francs CFA). Le second, Roland Berger, piloté par Laurent Benarousse, était chargé de «la mise en musique de son programme des ‘’cent jours’’» anti-corruption pour 1,12 million d’euros (un peu plus de 734 millions de francs CFA).
Autre actrice de ce dispositif, la communicante française Marion Scappaticci, «brièvement inquiétée dans la nuit du putsch» alors qu’elle «célébrait, coupe de champagne à la main, la fin de la campagne présidentielle au domicile de Noureddin Bongo». D’après Africa Intelligence, «elle s’était installée, dans ce cadre, au QG de campagne situé dans le quartier de Batterie IV, à Libreville, à quelques centaines de mètres de l’ambassade de Cuba » et « coordonnait le noyau dur de conseillers».
Pour mener à bien la campagne d’Ali Bongo, Scappaticci aurait engagé «l’institut de sondage américain Cygnal Polling Analytics (…), proche du Parti républicain et fondé par Brent Buchanan» pour 100 000$ (environ 62 millions de francs CFA), ainsi que «l’agence londonienne de communication BTP Advisers, dirigée par Mark Pursey» qui a diffusé «l’appel au secours d’Ali Bongo» après le putsch, le fameux «Make noise !»
Derrière ces choix se trouverait l’influence de Dominic Sudnik, proche de Noureddin Bongo et conseiller du président, qui a dû quitter le Gabon en juillet. Son départ aurait conduit à l’arrivée des nouveaux acteurs anglo-saxons. Avec le coup d’État du 30 août, cet écosystème de conseillers étrangers a donc été démantelé. Reste à savoir quel réseau mettra en place le nouveau pouvoir pour préparer l’après-Ali Bongo.
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