Africa-Press – Gabon. Le Gabon a essuyé, ce lundi 19 mai, un revers dans le différend frontalier l’opposant à la Guinée équatoriale. À l’issue du verdict de ce jour à La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) a donné raison au pays de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dans ce dossier très attendu, d’autant plus que le Gabon a désormais Brice Clotaire Oligui Nguema, comme nouvel homme fort du pays.
Défaite pour le Gabon dans le conflit frontalier l’opposant à la Guinée équatoriale ! La Cour internationale de justice (CIJ) a rendu, ce lundi 19 mai, son verdict au fond sur ce différend, depuis La Haye, donnant raison à la Guinée équatoriale. Rendant cet arrêt sur les îles, Mbanié, Cocotiers et Conga, l’institution judiciaire internationale, avertit qu’il est «sans recours et obligatoire pour les Parties». Dans ce sens, ce conflit entre les deux pays voisins enregistre ainsi un important chapitre qui devrait définitivement clore les débats, mais surtout redistribuer les cartes du paysage pétrolier de la région Afrique centrale.
Le Gabon pas été capable de présenter le traité de Bata de 1974
Au regard des exposés, il appert que le Gabon, n’ayant pas été capable de présenter le traité de Bata de 1974, censé lui donner propriété et souveraineté des dites îles, les juges de la CIJ ont estimé que le texte applicable est le traité de 1900 entre la France et l’Espagne. Mieux, elle a estimé que cette convention ne constituait pas un titre juridique suffisant pour établir la souveraineté gabonaise. D’où la victoire de la Guinée équatoriale.
Après analyse de tous ces paramètres, la CIJ a donc reconnu la souveraineté de la Guinée équatoriale sur les îles disputées à savoir Mbanié, Cocotiers et Conga. Toute chose qui devrait mettre un terme à un litige remontant à plus de cinq décennies. Au final, cette reconnaissance de la souveraineté de la Guinée équatoriale sur cette zone potentiellement riche en pétrole va inéluctablement redessiner et redistribuer les cartes de l’or noir en Afrique centrale.
La CIJ souligne et rappelle que «l’instance a été introduite le 5 mars 2021 par la voie d’un compromis conclu entre le Gabon et la Guinée équatoriale, dans lequel les Parties ont soumis à la Cour un différend concernant la «délimitation de leurs frontières maritime et terrestre communes» et la «souveraineté sur les îles Mbanié, Cocotiers et Conga».
Bien plus qu’un revers diplomatique
Dans son arrêt, elle indique qu’«il ne lui a pas été demandé de délimiter les frontières terrestre et maritime ni de trancher la question de la souveraineté sur les îles Mbanié/Mbañe, Cocotiers/Cocoteros et Conga, mais uniquement de déterminer si les titres juridiques, traités et conventions internationales invoqués par l’une et l’autre des Parties font droit dans leurs relations s’agissant du différend qui les oppose».
Ceci d’autant plus que «les Parties ont des vues divergentes sur l’interprétation de l’expression «titres juridiques» employée dans cette disposition ainsi que sur l’applicabilité de certains instruments. En particulier, les Parties sont en désaccord sur le point de savoir si le document intitulé «Convention délimitant les frontières terrestres et maritimes de la Guinée équatoriale et du Gabon» (la « convention de Bata »), invoqué par le Gabon, est un traité faisant droit dans les relations entre les Parties s’agissant du différend en cause».
Le cœur de ce litige est en effet une zone potentiellement riche en hydrocarbures, située à proximité des côtes des deux pays. Mais pour de nombreux Gabonais, «la perte de l’île Mbanié au profit de la Guinée équatoriale est bien plus qu’un revers diplomatique».
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