Africa-Press – Gabon. La tension monte d’un cran dans le milieu de l’athlétisme gabonais. Une vive polémique oppose désormais le Comité national olympique gabonais (CNOG) à la Fédération gabonaise d’athlétisme (FGA), sur fond d’accusations de mise à l’écart de certaines organisations portées par le président fédéral, Anaclet Mathieu Taty, à l’encontre du président du CNOG, Crésant Pambo.
Dans une lettre datée du 10 octobre 2025, rendue publique par plusieurs médias sportifs, Anaclet Taty dénonce la marginalisation injustifiée à l’encontre de certaines fédérations, dont la sienne. «Le CNOG se distingue désormais par une politique d’ostracisme et d’exclusion», assure-t-il. Il cite notamment l’exclusion de la FGA des bourses olympiques destinées aux athlètes en préparation pour les grandes compétitions internationales, ainsi que le refus de paiement de la dernière tranche des subventions continentales de Solidarité olympique.
Mais les griefs ne s’arrêtent pas là. Le président de la Fédération gabonaise d’athlétisme évoque également «l’exclusion arbitraire des Jeux de la solidarité islamique et l’élimination injustifiée de l’athlétisme aux Jeux africains de la jeunesse». Des décisions qu’il juge discriminatoires et contraires aux principes de l’olympisme.
Ces accusations interviennent dans un climat déjà délétère au sein du CNOG, marqué par des tensions internes depuis le retour des Jeux olympiques de Paris 2024. Plusieurs observateurs pointent une gouvernance jugée opaque et centralisée autour du président Pambo, qui fait face à une fronde croissante de la part de plusieurs fédérations sportives nationales.
Vers des plaintes au niveau international?
La situation est d’autant plus préoccupante que la FGA elle-même traverse une zone de turbulences. En mai dernier, un collectif d’athlètes avait dénoncé la gouvernance d’Anaclet Taty, l’accusant de mauvaise gestion et appelant à un renouvellement profond de la direction fédérale. Ce contexte interne fragilise la position de la Fédération dans ses revendications face au CNOG, même si les faits évoqués dans la lettre du 10 octobre relèvent de décisions prises à l’échelle du Comité olympique.
Pour faire valoir ses droits, Anaclet Taty annonce son intention de saisir les instances sportives internationales compétentes, notamment World Athletics, l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA) et Solidarité olympique. Il déplore que Cresant Pambo ait «tourné le dos aux valeurs olympiques», et appelle à une intervention pour rétablir l’équité et la transparence dans la gestion des affaires sportives nationales.
Cette crise pourrait avoir des répercussions sur la préparation des athlètes gabonais aux prochaines échéances internationales, notamment les Jeux africains et les championnats continentaux. Elle met en lumière les défis persistants de gouvernance dans le sport gabonais, où les rivalités institutionnelles semblent prendre le pas sur les intérêts des sportifs.
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