Africa-Press – Gabon. Il fut cette voix qui faisait vibrer une Nation entière devant chaque exploit de l’Azingo national (ancien nom des Panthères du Gabon), ce journaliste d’exception dont la rigueur et la passion ont élevé le commentaire sportif au rang d’institution. Marc Élie Biyoghe, monument du journalisme gabonais, notable respecté et sénateur de la Transition, s’est éteint vendredi 5 décembre 2025 à SOS Médecin à Libreville. Il avait 80 ans.
Terrassé par un accident vasculaire cérébral, ce digne fils du Moyen-Ogooué, admis jeudi en soins intensifs, n’aura pu résister à la maladie qui l’a emporté vers 17 heures. Derrière lui, une famille éplorée, une communauté orpheline, et surtout un héritage immense qui traverse les décennies.
Né le 28 septembre 1945, Marc Élie Biyoghe incarnait cette élite ayant façonné le paysage médiatique gabonais des années 1980-1990. À Radio Gabon, où il officia comme chroniqueur puis grand reporter sportif, il révolutionna l’art du commentaire par son ton incisif, ses analyses pénétrantes et ce don rare de transformer un match en épopée collective. Professionnel exigeant, pédagogue naturel, il fut école et référence pour des générations de journalistes sportifs.
Mais l’homme ne se limitait pas aux micros. Notable reconnu de la communauté fang, il portait en lui cette sagesse ancestrale qui commande le respect et inspire la concorde. Père de l’ancien international Michel Biyoghé, il alliait légitimité familiale et autorité morale.
Son engagement au service de la République fut exemplaire: membre du Conseil National de la Communication (ancienne HAC), conseiller politique du regretté président du Sénat Georges Rawiri, puis lui-même sénateur de la Transition depuis août 2023. Il avait dans chaque fonction, la même constante: intégrité, franc-parler et dévouement à l’intérêt général.
Jusqu’à ses derniers jours, Marc Élie Biyoghe plaidait pour la justice sociale, le respect des anciens serviteurs de l’État et l’unité nationale. «L’homme peut avoir tout perdu, sauf l’espérance», aimait-il rappeler. Cette phrase, devenue maxime, résume la philosophie d’un homme qui aura traversé l’Histoire sans jamais renoncer à ses principes.
Discret, humble, exemplaire: ainsi restera-t-il gravé dans la mémoire collective gabonaise.





