Africa-Press – Gabon. À peine un an après ses débuts en boxe anglaise, William Tapoyo a disputé son premier combat professionnel face à Keneth Collard, samedi 13 décembre 2025, à Libreville. Malgré la défaite au terme des trois rounds, le jeune boxeur de Niangou Boxing Club s’est montré combatif et déterminé. Fier de son parcours, il appelle à un meilleur soutien institutionnel pour permettre à la boxe gabonaise de grandir et offrir davantage de chances aux talents émergents.
Le match qui vous a apposé à Keneth Collard vient de s’achever sur sa victoire au bout des trois rounds prévus. Comment vous êtes-vous trouvé ce soir?
Ce soir, je me suis trouvé assez bon. Pas excellent, mais c’était satisfaisant pour une première dans ce genre d’événement. Qui plus est, en professionnel, vu que le semi-professionnel n’existe plus. Je ne me suis pas trouvé décevant, même si l’adversaire m’a heureusement surpris dans son style de boxe à la fin, qui m’a beaucoup épuisé. Mais je ne suis pas déçu de ce que j’ai fait.
On vous a trouvé plutôt percutant au début du combat. Qu’est-ce qu’il s’est passé après?
J’essayais de poser mon style dès le premier round, mais, étant donné que je m’attendais à ce que l’adversaire, avec son allonge, puisse toujours me gérer à distance, il m’a heureusement ou malheureusement étonné. À chaque fois que j’essayais de rentrer au corps, il me bloquait, m’attrapait, et, si on peut dire, me donnait de sales coups ; ce qui m’a épuisé énormément et même énervé. Ça me prenait beaucoup d’énergie.
Je pourrais aussi dire que, malheureusement, l’arbitre n’était pas de mon côté non plus. Ça ne m’a pas beaucoup déçu parce que je comptais d’abord sur moi-même, mais ça m’a ralenti dans mon style de boxe. D’autant que je suis grand de taille.
Quelques points personnels à travailler tout de même?
Bien sûr ! Il faut que je travaille l’allonge. J’ai bien vu que, quand je me retrouve dans cette posture, ça me tire beaucoup d’énergie et ça gaspille aussi mon style de boxe. Disons que je dois beaucoup améliorer mon allonge, garder ma distance parce que je suis d’abord grande de taille.
Tout ce que je peux dire, c’est continuer les entraînements, mais j’aimerais surtout profiter de l’occasion que vous m’offrez pour solliciter un coup de main de la part de l’État, pour nous permettre de prendre part à plus d’événements de ce genre. On peut beaucoup s’entraîner au sein de nos différents clubs et faire tout ce qu’on veut, s’il n’y a pas ce genre d’événements qui nous permettent de nous mettre dans ce genre de situation réelle, ce serait peine perdue et la boxe gabonaise n’évoluera pas.
Je vous le promets, c’était une première pour moi avec tous ces médias et tout cet engouement autour de nous. C’est aussi la première fois que je me donne autant à fond pour un combat, parce que je n’ai jamais eu à participer à ce genre d’événement médiatique à l’échelle nationale. C’est une première pour moi.
Où boxez-vous habituellement?
Je suis à Niangou Boxing Club, mais je m’entraîne à la salle nationale de la Fegaboxe (Fédération gabonaise de boxe, NDLR). Et je peux vous avouer que j’ai commencé la boxe anglaise il y a un peu plus d’un an seulement. Donc, ça ne fait pas vraiment longtemps. J’ai commencé par le full contact et le kickboxing, mais ce n’était vraiment pas ça, il n’y avait rien de véritablement satisfaisant par rapport à la boxe anglaise, franchement.
Et s’agissant de la boxe anglaise, je m’entraînais la plupart du temps seul. Mes compétences, je les ai développées seul. Mais le club m’a aidé à renforcer mes connaissances pour gérer ce genre de combat, même s’il n’a pas eu assez de temps avant l’organisation de ce combat. C’est ma motivation qui m’a donc permis d’arriver à ce niveau, ainsi que l’accompagnement d’autres clubs et ceux qui ont cru en nous.
Je remercie vraiment Mwana United pour l’organisation de cet événement. Il nous a permis de montrer notre talent. C’est quelque chose dont j’ai vraiment rêvé. J’ai voulu me donner à fond pour montrer qu’on peut croire en moi. Je ne vous cache pas que mes coachs ne croyaient pas que je pouvais monter sur le ring et faire ce genre de combat contre un boxeur autant soutenu et qui a signé son contrat, qui est donc pris en charge. Moi, je ne suis pas encore à ce niveau. J’ai à peine mon petit équipement, je m’entraîne dans des conditions modestes et je n’espérais pas avoir ce genre de vue sur moi. Même si je n’ai pas gagné, je suis vraiment fier que les gens qui m’ont vu aient reconnu mon talent.





