Brésil: la ville de Manaus, capitale de l’Amazonie brésilienne suffoque sous la fumée des feux qui sévissent en Amazonie

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Brésil: la ville de Manaus, capitale de l'Amazonie brésilienne suffoque sous la fumée des feux qui sévissent en Amazonie
Brésil: la ville de Manaus, capitale de l'Amazonie brésilienne suffoque sous la fumée des feux qui sévissent en Amazonie

Africa-Press – Gabon. La capitale de l’Amazonie brésilienne est depuis quelques jours envahie par la fumée des incendies provoqués par la déforestation. Ses responsables ont été qualifiés de « criminels », vendredi, par la ministre de l’Environnement.

Une chaleur accablante, un air vicié. Les conditions de vie à Manaus, la capitale de l’Amazonie brésilienne, sont difficiles depuis mercredi 11 octobre, les incendies dans la région ayant nimbé d’une fumée grise cette ville de quelque 2 millions d’habitants.

Effet de ces fumées, l’air qui se respirait cette semaine dans la capitale de l’État d’Amazonas comptait parmi les moins sains au monde, selon le site spécialisé World Air Quality Index. Au cours des onze premiers jours d’octobre, l’État a enregistré plus de 2 700 incendies. Il s’agit déjà du chiffre le plus élevé pour le mois depuis le début du contrôle officiel en 1998, d’après l’Institut national de recherches spatiales.

Cet institut brésilien avait enregistré jeudi 2 770 foyers actifs depuis le début du mois d’octobre, une hausse de 154 % par rapport aux 1 089 répertoriés sur la même période l’an dernier. Dans les rues, certains habitants portent un masque pour se protéger. Les principales universités de la ville ont annulé toutes leurs activités, tandis que le marathon de Manaus prévu dimanche a été reporté de deux mois.

« Il n’y a pas de feu naturel en Amazonie »

Face à l’urgence, le gouvernement a annoncé vendredi l’envoi de deux hélicoptères et de 149 pompiers supplémentaires, qui viendront s’ajouter aux 140 personnes déjà déployées pour lutter contre les incendies. La ministre de l’environnement, Marina Silva, s’est insurgée contre les incendies, lors d’une conférence de presse à Brasilia. « Il n’y a pas de feu naturel en Amazonie », a-t-elle lancé, en ciblant les « criminels » qui recourent aux incendies pour déboiser et y faire paître le bétail ou planter des cultures.

En plus de ces feux, la région subit une sécheresse d’une gravité exceptionnelle qui a porté le niveau des cours d’eau à un seuil critique. Un demi-million de personnes en subissent l’impact, pour le transport ou l’approvisionnement. Bon nombre des principaux fleuves de l’Amazonie sont actuellement à des niveaux historiquement bas, perturbant la navigation et isolant des centaines de communautés riveraines. Dans le lac Tefe, les eaux chauffées et peu profondes ont probablement causé la mort de dizaines de dauphins de rivière. La plupart étaient des dauphins roses, une espèce en voie de disparition.

Des risques pour les personnes souffrant de maladies respiratoires

Alors que, depuis le début de l’année et le retour au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, la déforestation a baissé de près de 50 % par rapport à la même période en 2022, cette sécheresse provoque une multiplication des feux dans la région. « C’est une situation d’une extrême gravité parce que se croisent trois facteurs : la grande sécheresse provoquée par El Niño, la matière organique sèche en grande quantité et les incendies de type criminel dans les propriétés de particuliers et sur des terrains publics », a souligné Mme Silva.

Marcio Garcia, un responsable du ministère de la Santé, a averti que les fumées qui accablent Manaus font courir des « risques importants, principalement pour [ce qui est des] maladies respiratoires » et a appelé la population locale à éviter au maximum de s’y exposer.

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