Ces chercheurs s’emploient à diagnostiquer le cancer avant même les premiers symptômes

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Ces chercheurs s’emploient à diagnostiquer le cancer avant même les premiers symptômes
Ces chercheurs s’emploient à diagnostiquer le cancer avant même les premiers symptômes

Africa-Press – Gabon. Au Early Cancer Institute (ECI), un Institut de recherche situé sur le campus de l’Université de Cambridge (Angleterre), une équipe de 120 chercheurs qui regroupe aussi bien des biologistes, des médecins ou des physiciens que des ingénieurs s’emploie à découvrir des moyens de diagnostiquer le cancer avant même que les symptômes ne se déclarent, notamment pour des cancers difficiles à traiter ou qui s’accompagnent d’un pronostic plutôt défavorable tels que le cancer du poumon, de l’œsophage, du pancréas, du foie ou la leucémie aiguë myéloïde (dite aussi leucémie aiguë myéloblastique).
De l’importance de diagnostiquer et traiter un cancer tôt

Si ce centre de recherche cherche des moyens de diagnostiquer le cancer avant même qu’il ne forme des tumeurs et ne se manifeste par des symptômes, c’est avant tout pour changer radicalement la manière de le traiter. Des découvertes récentes ont en effet montré qu’avant même que le cancer ne se déclare plus agressivement, de nombreux patients développent des troubles précancéreux et leur état reste en suspens pendant de longues périodes.

Et comme l’affirme Rebecca Fitzgerald, la directrice de cet institut de recherche anglais, « la latence nécessaire au développement d’un cancer peut durer des années, parfois une décennie ou deux, avant que la maladie ne se manifeste brusquement chez les patients. Les médecins découvrent alors qu’ils ont du mal à traiter une tumeur qui, d’ici là, se sera propagée dans tout le corps du patient. Nous avons besoin d’une approche différente, capable de détecter précocement une personne à risque de cancer, à l’aide de tests pouvant être administrés à un grand nombre de personnes ».

Si des percées sont parfois réalisées dans le diagnostic du cancer, les méthodes restent en pratique peu changée, surtout pour des formes de la maladie pourtant connues pour être particulièrement agressives, voire mortelles ou avec peu de thérapies ciblées. Dans ce cas, une détection aussi précoce que possible, suivie d’un traitement adapté peut avoir un impact fort sur les chances de survie du patient, améliorant ainsi significativement son pronostic vital.

Une telle approche peut également réduire les coûts des traitements. Comme l’explique la scientifique, « actuellement, nous détectons tardivement de nombreux cancers et devons inventer des traitements qui deviennent de plus en plus onéreux. Nous prolongeons souvent la durée de vie de quelques semaines au prix de dizaines de milliers de livres. Nous devons considérer cela sous un angle différent. »

Quelques avancées et pistes grâce à ces chercheurs
Une éponge à avaler pour détecter le cancer de l’œsophage

Pour une détection précoce, ces scientifiques ont notamment mis au point ce qu’ils appellent une « cytosponge ». Glissée dans une pellicule et avalée comme une pilule, cette éponge spéciale se libère de son enveloppe et grossit dans l’estomac. Ensuite, les médecins peuvent la prélever grâce au fil à laquelle elle est connectée et l’envoyer au laboratoire pour analyse.

Grâce à cette méthode simple à administrer qui peut être utilisée à grande échelle, il est possible de récolter des cellules directement dans l’œsophage. En cas de présence d’une protéine appelée TFF3 repérée lors des analyses (des protéines uniquement présentes chez les patients précancéreux, souffrant de l’œsophage de Barrett), les risques de cancer de l’œsophage peuvent être pris à temps et surveillés plus tôt. Or, c’est important, car le diagnostic peut parfois tarder, les symptômes associés pouvant parfois se confondre avec de simples brûlures d’estomac.

Des échantillons sanguins étudiés pour dépister la maladie

Une approche que cet institut compte mettre à profit est également l’analyse d’échantillons de sang. Les chercheurs ont en effet pu identifier précisément des changements chez des donneurs qui ont ensuite développé un cancer du sang dans les décennies qui ont suivi en comparaison avec ceux qui n’en ont pas développé. Ainsi que l’affirme Jamie Blundell, le chef de l’un des groupes de recherche de l’institut: « Nous constatons qu’il existe des changements génétiques évidents dans le sang d’une personne plus d’une décennie avant qu’elle ne commence à présenter des symptômes de leucémie. Cela démontre qu’il y a une longue fenêtre d’opportunité que l’on peut utiliser pour intervenir et administrer des traitements qui réduiront les risques de par la suite développer un cancer ».

Par ailleurs, pouvoir identifier les patients à risque, et notamment dans le cas d’une prédisposition héréditaire aux tumeurs malignes sera une stratégie clé de l’institut. Un autre groupe de recherche travaille quant à lui sur des biomarqueurs utiles pour des tests dans le cadre de la recherche de patients qui pourraient souffrir dans le futur de cancers de la prostate agressifs.

Cet institut de recherche peut en tout cas compter sur de nombreux donateurs qui aident à financer ces recherches. En mars 2024, le Guardian rapportait en tout cas qu’il a notamment reçu un don anonyme de plus de 12 millions d’euros.

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