Africa-Press – Gabon. En service depuis huit ans à la surveillance masculine de la prison centrale de Libreville et accusés d’y avoir introduit des objets prohibés, trois matons ont été radiés, le 12 avril, de la Sécurité pénitentiaire. À en croire le discours de l’inspecteur général de la Sécurité pénitentiaire, il s’agit en réalité de l’arbre qui cache la forêt. Il y a, sur sa table, plusieurs affaires qui pourraient éclabousser bien plus d’agents officiers et sous-officiers.
Le vendredi 12 avril, les images ont fait le tour de toile. Deux sergents-chefs majors et un caporal-chef en service au pénitencier ont été déshabillés à la cour d’honneur de la prison centrale de Libreville. Accusés de trafic et d’introduction de produits prohibés au sein de la prison centrale de Libreville, ils ont ainsi été radiés des effectifs de la sécurité pénitentiaire. Sur avis du conseil de discipline du 8 février 2024, la sanction disciplinaire a été prise en application des dispositions de la loi 17/93 du 1er septembre 1993, portant statut particulier du corps autonome paramilitaire de la Sécurité pénitentiaire.
En cette période de Transition où le Général-président tente de redorer l’image des troupes, l’inspecteur général de la Sécurité pénitentiaire a vite fait de rappeler les propos de Brice Clotaire Oligui Nguema. «Autant le coup de libération du 30 août 2023 a redoré l’image des forces de défense et de sécurité vis-à-vis de nos concitoyens, autant certains de nos agissements peuvent entacher cette confiance retrouvée. J’attends donc de vous un fort attachement à la discipline qui est la force principale des armées», a pour ainsi dire déclaré le général de brigade Paul Mitombo.
Plusieurs affaires compromettantes
Dans sa démarche, celui-ci a interpelé les agents à prendre conscience de ce que «les temps ont changé». Ce, d’autant plus que, a-t-il dit, «la cérémonie à laquelle nous assistons aujourd’hui est sans nulle doute le prélude à d’autres, au regard des dossiers actuellement en examen à l’inspection générale».
Trois radiations qui ont suscité l’émoi d’autant plus qu’en décembre 2023, quatre agents de la Sécurité pénitentiaire étaient interpellés et incarcérés pour avoir fourni à Noureddin Bongo, en prison, un téléphone portable sur la base de la promesse d’un versement de 12 millions de francs CFA. Mais trois en radiations qui en réalité pourraient en cacher d’autres.
Dans les dossiers sur la table de Paul Mitombo, des agents, tous grades confondus, sont impliqués dans plusieurs affaires. Selon ses mots, des désertions, trafics de téléphones, introduction des produits prohibés en détention, complicités d’évasion, insubordination, abus de confiance et escroquerie notamment en matière de recrutement frauduleux. Mais aussi, des dettes impayées et des déclarations publiques sur des plateformes inappropriées. Le patron de la prison, général de brigade, a donc rappelé la nécessité de se ressaisir et de prendre conscience à tous les niveaux de cette corporation que «la restauration des institutions à l’ère de la Transition n’est pas un vain slogan et ne saurait s’accommoder désormais des comportements déviants».
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