Africa-Press – Gabon. Alors que la dotation spéciale d’un milliard de FCFA promise par le président Brice Clotaire Oligui Nguema en mars 2025 vise à apurer la dette intérieure des établissements d’enseignement supérieur, l’Institut Universitaire des Sciences des Organisations (IUSO) n’a toujours pas perçu sa part. Le Syndicat national des enseignants et chercheurs de l’IUSO (SNEC-IUSO) tire la sonnette d’alarme, dénonçant une situation qu’il juge injuste et préjudiciable à la qualité de l’enseignement et à la motivation du corps académique.
Lors de son adresse au corps enseignant du supérieur à l’ENSET en mars 2025, le Chef de l’État avait promis une dotation spéciale d’un milliard de FCFA spécifiquement consacrée au paiement d’une partie des arriérés dus aux établissements publics et, partiellement, privés. Ce fonds exceptionnel devait permettre de commencer le règlement de la dette dite « pédagogique », comprenant les charges envers les enseignants, les vacataires, les personnels administratifs, ainsi que les créances des établissements privés liées aux étudiants boursiers.
Neuf mois après l’annonce historique, l’Institut Universitaire des Sciences des Organisations (IUSO) n’a toujours pas perçu sa part, alors que tous les autres établissements éligibles auraient déjà reçu les fonds promis. Réuni en assemblée générale extraordinaire le 9 décembre 2025, le SNEC-IUSO a dénoncé une situation qu’il qualifie de « profonde injustice ». « Il ressort des délibérations un constat d’une profonde injustice: tous les autres établissements éligibles ont déjà perçu les fonds de cette dotation présidentielle, à l’exception notable de l’IUSO», souligne le SNEC-IUSO. Cette situation interroge sur les critères de distribution des fonds et sur les raisons de cette exclusion apparente d’un établissement pourtant éligible au même titre que les autres institutions d’enseignement supérieur.
Le syndicat ne cache pas son inquiétude face aux conséquences de cette non-perception. « Cette situation porte gravement atteinte à la dignité et à la motivation des enseignants et enseignants-chercheurs de l’IUSO », souligne le communiqué, ajoutant que « la non-perception de ces arriérés constitue non seulement un manquement à une promesse de la plus haute importance, mais également une entrave significative au bon déroulement de l’année académique en cours, compromettant l’excellence de la recherche et de l’encadrement pédagogique ». Dans un contexte où les enseignants du supérieur gabonais attendent depuis des mois, voire des années, le règlement de leurs arriérés de salaires et d’indemnités, cette exclusion de l’IUSO du processus de distribution de la dotation présidentielle apparaît comme une double peine pour des enseignants déjà fragilisés financièrement.
Face à cette impasse, le SNEC-IUSO a décidé de frapper à la plus haute porte de l’État. « En conséquence, le SNEC-IUSO, au nom de l’ensemble de ses mandants, sollicite la très haute et diligente intervention de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, Chef du Gouvernement, pour ordonner la régularisation immédiate de cette dotation spéciale en faveur des enseignants de l’IUSO », indique le communiqué du 9 décembre 2025. Le syndicat affirme sa confiance dans « l’engagement personnel du Chef de l’État en faveur de l’Enseignement Supérieur », espérant que « cette injustice flagrante soit rapidement et définitivement levée ».
Pour le SNEC-IUSO, « la mise à disposition rapide de l’enveloppe consentie est un impératif de justice, permettant aux enseignants de l’IUSO de bénéficier, au même titre que leurs pairs des autres établissements d’enseignement supérieur, des efforts consentis par le Président de la République pour l’amélioration des conditions de vie des enseignants de l’IUSO ».





