Féminicides: L’ONU Alerte Sur Une Vague Croissante

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Féminicides: L'ONU Alerte Sur Une Vague Croissante
Féminicides: L'ONU Alerte Sur Une Vague Croissante

Africa-Press – Gabon. À travers le monde, chaque jour, 137 femmes ou filles sont tuées par un proche. En 2024, «toutes les 10 minutes, un conjoint ou un membre de la famille tuait intentionnellement une femme, et cette tendance est à la hausse», alerte l’ONU, alors qu’a été lancée mardi au Gabon la campagne des 16 Jours d’Activisme contre les violences basées sur le genre.

Définis comme «un meurtre intentionnel motivé par le genre», les féminicides représentent «la forme la plus brutale et extrême de violence à l’égard des femmes et des filles». Contrairement à l’homicide, la motivation est directement liée au genre. Selon le dernier rapport conjoint de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et d’ONU Femmes, publié lors de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le phénomène est en augmentation dans le monde.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes: en 2024, environ 50 000 femmes et filles ont été tuées par leur conjoint ou un autre membre de leur famille. «Les conjoints et ex-conjoints sont de loin les auteurs les plus fréquents de féminicides, représentant en moyenne 60 % de tous les homicides liés à la famille», selon l’ONU, qui relève que le danger ne se limite pas au foyer. Les féminicides peuvent être liés à des viols, à des crimes dits d’honneur, à des mutilations génitales féminines ou encore à des crimes de haine visant l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.

Une crise mondiale

Le rapport souligne d’ailleurs que «le féminicide est une crise mondiale qui touche les femmes et les filles dans tous les pays». L’Afrique a enregistré le plus grand nombre de victimes en 2024, avec environ 22 600 femmes tuées par des proches, soit 3 victimes pour 100 000 habitants. Les Amériques et l’Océanie affichent également des taux élevés, tandis que l’Asie et l’Europe présentent des chiffres plus bas.

ONU Femmes juge ces données «alarmantes», mais avertit que «l’ampleur réelle des féminicides est probablement bien plus élevée» en raison de la sous-déclaration.

Pour l’ONU, cette crise, qui montre une hausse du nombre de victimes, s’explique par plusieurs facteurs. Selon l’organisation, «l’augmentation des féminicides est alimentée par les inégalités persistantes entre les sexes, les normes discriminatoires et l’escalade de la violence dans les contextes de conflit et de déplacement». À cela s’ajoutent la précarité économique, le harcèlement en ligne et l’absence de systèmes de protection efficaces.

Que fait donc l’ONU?

Face à cette crise, l’organisation internationale dit agir sur plusieurs fronts: renforcement des cadres juridiques, soutien aux services destinés aux victimes, formation des forces de l’ordre et campagnes publiques pour déconstruire les normes sociales néfastes.

Deux instruments internationaux sont au cœur de cette lutte: l’Objectif 5 des Objectifs de développement durable (ODD), consacré à l’égalité des sexes, et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), adoptée en 1979.

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