Africa-Press – Gabon. Est-ce le bout du tunnel pour les 34 délégués de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) qui subissent le calvaire depuis 20 mois? Ce jeudi 4 décembre 2025, le gouvernement a décidé de supprimer les délégations provinciales et extérieures créées il y a près de deux ans, en raison de «contraintes juridiques et budgétaires». Un soulagement pour ces compatriotes, qui attendent désormais d’être payés.
Le Conseil des ministres du 4 décembre 2025 a tranché: les délégations provinciales et extérieures de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) cessent d’exister. La décision prévoit le retour de 25 fonctionnaires dans leur administration d’origine et la fin des fonctions de 9 agents non fonctionnaires, tous nommés par décret le 20 mars 2024. «Cette décision tient compte des contraintes juridiques et budgétaires», précise le communiqué officiel. Les modalités pratiques seront définies par les services compétents et communiquées aux intéressés.
Cette annonce marque l’issue d’un long feuilleton administratif qui aura duré près de vingt mois. Dès leur nomination, les délégués provinciaux et extérieurs de l’ANBG ont été confrontés à une situation paradoxale: absence de rémunération, manque de moyens logistiques et flou juridique sur leur statut. Plusieurs enquêtes de presse, notamment sur Gabonreview, avaient mis en lumière leur précarité.
Sans salaire ni reconnaissance administrative
En août dernier, un des 34 délégués décrivait encore leur situation, dénonçant une gestion jugée «chaotique et opaque». Il révélait alors que ses collègues et lui-même étaient «sans salaire, sans reconnaissance administrative claire, et désormais sans poste». Quelques mois plus tôt, en mars 2025, il était rapporté que ces agents étaient à la diète depuis un an, faute de texte autorisant leur rémunération. Certains avaient même quitté leurs lieux d’affectation.
Dès juillet 2024, la création des délégations avait été critiquée comme une initiative précipitée, en raison de l’absence de locaux et de moyens pour travailler. Certains évoquaient une réforme inachevée. Cette fermeture des délégations illustre en effet les difficultés de la réforme de l’ANBG, présentée en 2023 comme l’un des chantiers prioritaires du gouvernement de transition. L’objectif affiché était de rapprocher l’agence des étudiants et des familles dans les provinces et à l’étranger. Mais, faute de cadre juridique solide et de budget adapté, l’expérience s’est rapidement transformée en impasse.
Et maintenant?
Pour les 25 fonctionnaires concernés, le retour dans leurs administrations d’origine devrait permettre de retrouver une stabilité professionnelle. Les 9 agents non-fonctionnaires, en revanche, se retrouvent sans affectation, après avoir exercé des responsabilités officielles pendant près de deux ans. Leur avenir dépendra des mesures d’accompagnement que le gouvernement pourrait mettre en place.
La décision du Conseil des ministres met un terme à une situation qui avait suscité de vives critiques dans l’opinion publique et dans la presse. Elle pose aussi une question plus large: comment réformer durablement l’ANBG et le système des bourses au Gabon, sans reproduire les erreurs de précipitation et de flou administratif?





