Franc-maçonnerie gabonaise : le Grand maître se débarrasse des réseaux Bongo

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Franc-maçonnerie gabonaise : le Grand maître se débarrasse des réseaux Bongo
Franc-maçonnerie gabonaise : le Grand maître se débarrasse des réseaux Bongo

Africa-Press – Gabon. Le nouveau grand maître de la Grande Loge du Gabon a lancé une vaste opération de nettoyage en suspendant plusieurs rites controversés, dont celui des très influents Chevaliers Templiers, héritage de l’ère Bongo. Un signal fort envoyé aux obédiences étrangères et à l’opinion.

«Jacques-Denis Tsanga a annoncé en avril la suspension de plusieurs rites, dont celui des Chevaliers templiers, lié à l’ancien pro-grand maître, Lin Mombo», indique ce 22 avril ‘Africa Intelligence’. Deux mois à peine après sa nomination, le nouveau grand maître de la Grande Loge du Gabon (GLG), Sieur Tsanga, a engagé un vaste chantier de remise en ordre au sein de cette obédience vieille de plus de 50 ans.

Dans un geste fort, rapporte la publication confidentielle, en coordination avec la Grande loge nationale française, Tsanga a annoncé, le 8 avril dernier, la suspension des activités de cinq concordats, principalement liés à des loges américaines. Ceux-ci incluent le Grand Conclave de l’ordre du moniteur secret, le Grand Conseil des grades maçonniques alliés du Gabon (dirigé par Alex Bongo, demi-frère de l’ancien président Ali Bongo), le Grand Conseil cryptique du Gabon, le Grand Conclave impérial du golfe de Guinée et les Chevaliers templiers. Ces groupes, bien qu’ils restent frères au sein de la GLG, voient leurs activités gelées dans l’attente d’une clarification de leur rôle et influence au sein de l’organisation.

Ouste les Chevaliers templiers !

La suspension la plus notable est celle des Chevaliers templiers, introduits en 2022 par Lin Mombo, ancien pro-grand maître et figure controversée. ‘Africa Intelligence’ cite: «La suspension du rite des Chevaliers templiers répond à des dynamiques internes: il avait été introduit en 2022, sous l’impulsion de Lin Mombo, alors pro-grand maître de la GLG, aux côtés d’Ali Bongo.»

Lin Mombo, également époux de Marie-Madeleine Mborantsuo, ancienne présidente de la Cour constitutionnelle, est décrit comme opposant au nouveau bureau depuis la nomination de Tsanga. Pendant son mandat, il avait établi des liens avec David Joseph Kussman, grand maître des chevaliers de Californie, pour promouvoir ce rite comme un levier d’influence.

Les Chevaliers templiers, qui comptent une quarantaine de membres issus du monde des affaires et de la politique de Libreville, étaient organisés en trois commanderies et incluaient des personnalités telles que Jean-François Ndongou et Léon-Paul Ngoulakia, cousin d’Ali Bongo. Ce rite est décrit comme «un outil d’influence au sein de la GLG» réunissant des francs-maçons souvent liés au Parti démocratique gabonais (PDG), et représentatifs de l’arrière-ban du monde des affaires et politique de Libreville. Y siégeaient notamment des personnalités comme «Jean-François Ndongou, Régis Emane, Daniel Christian Rogombe, Adrien Degbey, Léon-Paul Ngoulakia et Michel Ondinga Ngouengoue».

Selon des sources proches du dossier, ce rite controversé aurait également servi de caisse noire et de levier d’influence à l’ancien régime pour placer ses hommes à des postes stratégiques.

Rompre avec les dérives de l’ère Ali Bongo

En suspendant les Chevaliers templiers, Jacques-Denis Tsanga marque ainsi sa volonté d’assainir la GLG et de rompre avec les dérives de l’ère Ali Bongo. Un signal fort envoyé aux obédiences étrangères et à l’opinion publique, dans un contexte de haute surveillance des activités de la franc-maçonnerie par le nouveau pouvoir militaire.

Les implications de ces suspensions pour la franc-maçonnerie gabonaise et pour les affaires politiques du pays restent à observer, alors que Tsanga continue de mettre en place une administration centrée sur des valeurs de fraternité véritable et de responsabilité sociale.

Ces réformes interviennent dans un contexte de nettoyage et de redéfinition des pratiques au sein de la GLG, reflétant un désir de transparence et de renouvellement après des années marquées par des accusations de corruption et d’influence indue. En suspendant ces rites, Tsanga cherche non seulement à rétablir l’ordre, mais aussi à redéfinir la mission de la franc-maçonnerie dans le paysage social et politique gabonais.

La remise en ordre initiée par le grand maître Tsanga sera certainement bien accueillie par les francs-maçons «tradition» soucieux de préserver l’intégrité et les valeurs de la GLG. Elle démontre également la volonté des nouveaux dirigeants d’éradiquer les réseaux occultes ayant prospéré sous la gouvernance Bongo. Reste à voir si cette opération de nettoyage suffira à restaurer la confiance et l’image ternie de l’obédience gabonaise.

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