Africa-Press – Gabon. La grève d’avertissement annoncée par le collectif «SOS Éducation» et le Syndicat de l’éducation nationale (Sena) visant à suspendre les cours, pendant trois jours, du mercredi 10 au vendredi 12 décembre, a connu un suivi très mitigé dans les écoles, lycées et collèges du pays. Si dans plusieurs villes de l’intérieur du pays, le mouvement a été respecté, à Libreville, la mobilisation est restée limitée.
Récemment, un enseignant d’un lycée de la capitale gabonaise est décédé devant ses élèves alors qu’il officiait. Toute ayant remis au goût du jour les conditions de vie, mais aussi de travail des seigneurs de la craie. Dans la foulée, le collectif «SOS Éducation» et le Syndicat de l’éducation nationale (Sena) ont annoncé une grève de trois jours pour dénoncer ces conditions de précaires et pour revendiquer plusieurs points inscrits dans leur cahier de charges. Sauf que pour les deux premiers jours de débrayage, le corps éducatif n’a visiblement pas plié à cette exigence de mouvement d’humeur.
Les cours ont globalement continué malgré la menace de suspension
Dans plusieurs établissements scolaires de la capitale, les cours ont globalement continué malgré la menace de suspension. Au lycée technique national Omar Bongo (LTNOB), par exemple, selon le proviseur Eric Bekale Be Ntoutoume, cité par le quotidien L’Union, seuls 25% des enseignants ont fait grève, et aucun document formel n’a été transmis pour justifier les absences ni pour officialiser la suspension des cours.
Au collège d’enseignement secondaire d’Alénakiri, quelques perturbations ont été relevées, mais elles sont restées marginales au regard de la majorité des enseignants présents. De même, au lycée Raymond-Bouka, dans le 5e arrondissement et au lycée Nelson Mandela, en face de l’Université Omar-Bongo, le préavis de grève a bien été déposé, mais cela n’a pas empêché le déroulement normal des cours. La situation à Libreville montre donc une faible adhésion à l’appel à la grève, malgré les revendications portées par les syndicats.
Les syndicats menacent d’engager une grève générale illimitée
À l’intérieur du pays, la situation est contrastée. Dans plusieurs provinces, comme Haut-Ogooué à Franceville, Ngounié à Mouila, Ogooué-Ivindo à Makokou, et Nyanga à Tchibanga, les enseignants n’ont pas suivi l’appel à suspendre les cours. Cependant, à Lambaréné, chef-lieu du Moyen-Ogooué, la délégation d’académie provinciale a reçu un préavis couvrant la période du 8 au 16 décembre, et certains membres du Sena ont effectivement cessé de travailler. À Port-Gentil, dans la province de l’Ogooué-Maritime, les interprétations divergentes autour du préavis de grève ont créé une certaine confusion, notamment au lycée Joseph-Ambouroue Avaro, l’un des plus grands établissements secondaires de la ville.
Les enseignants à l’origine de cette grève pointent du doigt la tutelle pour son absence de réponse aux principales revendications, parmi lesquelles figurent la régularisation des situations administratives (avancement, reclassement, titularisation) et le paiement des vacations. Notre confrère assure que ces revendications restent en suspens, et si elles ne sont pas rapidement prises en compte, les syndicats menacent d’engager une grève générale illimitée. Ce bras de fer pourrait donc s’intensifier dans les jours à venir si aucune solution n’est apportée.
Les revendications restent en suspens et les syndicats menacent d’engager une grève générale illimitée. © D.R.





