Africa-Press – Gabon. D’après Prescrire, 88 médicaments sont à écarter du marché pharmaceutique français en 2025. En effet, la revue vient de publier son édition de décembre 2024 dans laquelle elle établit son bilan des médicaments à écarter en 2025. En tout, 106 médicaments figurent dans cette liste noire, dont 88 commercialisés en France, parfois depuis des décennies.
Ces médicaments présentent souvent une balance bénéfice-risque défavorable, c’est-à-dire que les patients encourent des risques beaucoup trop élevés en prenant ceux-là plutôt que d’autres, par exemple, ou que le médicament présente des effets indésirables trop importants par rapport à ce qu’ils sont censés traiter. En revanche, d’autres médicaments ne présentent pas plus d’effets cliniques que des placebos et leur usage paraît donc inutile.
Ainsi, parmi ces médicaments aux effets secondaires redoutables ou à l’efficacité non prouvée cliniquement figurent le phloroglucinol, plus connu sous le nom de Spasfon et en vente libre partout en France. Le phloroglucinol comporte moult effets indésirables tels que des réactions allergiques, voire de rares syndromes de Lyell (un syndrome dermatologique potentiellement mortel pour le patient). Son efficacité reste incertaine, notamment sur les troubles intestinaux, ou encore sur les douleurs gynécologiques ou de règles, et elle ne dépasserait pas… celle d’un placebo. Il n’est d’ailleurs commercialisé qu’en France et en Italie, la Belgique ayant arrêté sa mise sur le marché en 2010. Pourtant, en 2023, en France, ce sont près de 26,5 millions de boîtes qui ont été remboursées par l’assurance maladie.
Des médicaments contre les états grippaux et le rhume à éviter
Au-delà du phloroglucinol, d’autres médicaments comportent une balance bénéfice-risque défavorable bien qu’ils soient en vente libre partout en France. C’est d’ailleurs le cas de certaines argiles médicamenteuses telles que la diosmectite (Smecta) ou de l’hydrotalcite (Rennieliquo) comportant une pollution naturelle au plomb et pouvant donc être dangereux d’un point de vue neurologique. Ainsi, d’après Prescrire, il est préférable de se tourner vers des alternatives comportant moins de risques, quand l’usage d’un médicament est réellement nécessaire, telles qu’un antiacide sans argile, comme le Gaviscon par exemple, composé de bicarbonate de sodium et d’alginate de sodium.
a période hivernale approchant, les rhumes, les états grippaux et la toux reviennent, ainsi il est bien tentant de prendre des sirops antitussifs, notamment pour passer des nuits tranquilles. Cependant, de nombreux médicaments contre la toux bénigne exposent à des risques disproportionnés. C’est par exemple le cas de l’oxomémazine (Toplexil), exposant à de nombreux effets indésirables. Mais l’ambroxol, ou Muxol, n’est pas en reste puisqu’il expose à des risques de réactions anaphylactiques, ou à des réactions cutanées pouvant dans de rare cas être mortelles, bien qu’il n’ait pas plus d’efficacité qu’un placebo. Ainsi, en cas de toux, si l’on souhaite vraiment prendre un médicament, il est préférable, selon Prescrire, de se tourner vers le dextrométhorphane, contenu par exemple dans le sirop Tussidane, bien qu’il comporte lui aussi des limites.
En plus de la toux, les maux de gorges refont également surface. Il est alors tentant de prendre une pastille pour la gorge afin de calmer la douleur et l’extinction de voix. Pourtant, l’alpha-amylase, plus communément appelée Maxilase, est une enzyme ne démontrant pas d’efficacité clinique tandis qu’elle expose à des troubles cutanés ou allergiques, pouvant dans certains cas devenir graves. Prescrire indique alors que les meilleurs remèdes face aux désagréments de l’hiver restent le miel, l’eau sucrée, les confiseries à sucer ou bien encore le paracétamol en cas de fortes douleurs.
Des médicaments contre les douleurs articulaires et la dépression à écarter
93% des Français déclarent avoir déjà souffert de douleurs articulaires, selon un sondage IFOP intitulé « Les Français et les rhumatismes » mené en 2016. Ainsi, il semble logique que bon nombre d’entre eux tentent de se médicamenter pour soulager leurs douleurs. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont monnaie courante dans le milieu des douleurs articulaires. Ils possèdent tous plus ou moins les mêmes effets indésirables communs, à quelques exceptions près.
Par exemple, l’acéclofénac (Cartrex) et le diclofénac (Voltarène) exposent les patients à une augmentation des risques de morts ayant une origine cardiovasculaire, type infarctus du myocarde ou insuffisance cardiaque. Toujours dans une optique de soulager les douleurs, les médicaments “myorelaxants”, tels que Miorel, semblent être une bonne option. Cependant, certains d’entre eux ne démontrent pas d’efficacité au-delà de l’effet placebo, tandis que d’autres tels que le méthocarbamol (Lumirelax) exposent à des troubles digestifs et cutanés. Ainsi, Prescrire recommande de se tourner vers le paracétamol, l’ibuprofène ou encore la naproxène en cas de fortes douleurs.
Enfin, dans la liste noire de Prescrire figurent certains médicaments contre la dépression, exposant les patients à de plus grands effets indésirables que d’autres. On peut par exemple trouver l’agomélatine, ou Valdoxan, à l’efficacité d’un placebo et exposant les patients à des hépatites, des pancréatites, des suicides, des accès d’agressivité ou bien encore à des atteintes cutanées. Le citalopram (Seropram) et l’escitalopram (Seroplex), des antidépresseurs dits IRS (des antidépresseurs inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine) comportent un surcroît de risques et des conséquences plus graves à leur surdosage par rapport à d’autres médicaments de la même famille.
Rappelons pour finir qu’il est important d’éviter l’auto-médication et de se tourner vers un professionnel de santé en cas de besoin.
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