Africa-Press – Gabon. Dans la capitale économique, les campagnes de sensibilisation d’Octobre Rose se transforment en véritables leçons de vie. En mobilisant les élèves autour de la santé féminine, les autorités locales font de la jeunesse un acteur clé de la prévention et de la transmission des bons gestes.
Des centaines d’élèves des établissements du bassin pédagogique de l’Ogooué-Maritime ont récemment pris part à une vaste campagne de sensibilisation sur la prévention et le dépistage précoce du cancer du sein et du col de l’utérus. Une initiative à portée éducative et citoyenne, visant à ancrer les bons réflexes de santé dès le plus jeune âge.
L’éducation à la santé, pilier de la prévention
Placée sous le thème «Unir par l’unique», cette opération s’inscrit dans le cadre de la campagne nationale Octobre Rose, pilotée par la Direction provinciale de la santé maritime en partenariat avec le Centre hospitalier régional (CHR) de N’Tchengué. Elle a mobilisé les apprenants du Lycée technique Jean Fidèle Otando, du Collège Charles Lwanga et de l’École nationale de commerce, autour d’un même objectif: briser les tabous et sauver des vies grâce à l’éducation sanitaire et au dépistage précoce.
«Le message était surtout axé sur l’adoption d’un comportement sexuel responsable chez les jeunes, car le cancer du col de l’utérus est étroitement lié à la vie sexuelle. Nous leur avons également montré comment s’auto-palper et entretenir une bonne hygiène intime», explique le Dr Jonas Mboumba, gynécologue-obstétricien et directeur du CHR de Port-Gentil, également référent national du programme Octobre Rose.
Responsabiliser la jeunesse, sauver des vies
Après les étapes du Lycée Bac-Aviation, du Collège et Lycée Raponda Walker et du CES du Parc, cette nouvelle phase de sensibilisation marque un approfondissement du programme dans la capitale économique. Les sessions alternent conseils pratiques, échanges interactifs et démonstrations, pour rendre les messages accessibles et concrets.
«Les comportements sexuels responsables permettent d’éviter les grossesses précoces et les avortements clandestins, qui favorisent l’apparition de pathologies graves. Il était essentiel d’attirer leur attention sur les dangers d’une sexualité précoce», souligne le Dr Mboumba.
Le message semble avoir été entendu. «J’ai appris que le cancer du col de l’utérus peut être causé par les relations sexuelles non protégées, et que le cancer du sein se détecte en se palpant régulièrement. Désormais, je ferai attention et j’en parlerai autour de moi», témoigne Julienne Maganga, élève en classe de seconde STI au Lycée technique Jean Fidèle Otando.
Une cause collective
Pour les autorités sanitaires, la prévention passe par la régularité du dépistage. Détecté tôt, un cancer offre jusqu’à 90 % de chances de guérison. En s’appuyant sur les jeunes, les enseignants et les acteurs locaux, la campagne Octobre Rose de Port-Gentil prend une dimension exemplaire: celle d’un engagement communautaire pour la santé publique.
Au-delà de la simple sensibilisation, c’est une culture de vigilance et de responsabilité qui s’installe progressivement. Parce que, comme le rappelle le Dr Mboumba, «la lutte contre les cancers féminins n’est pas seulement une affaire de femmes, mais une responsabilité collective».
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