Africa-Press – Gabon. Regroupant un cortège de différentes pathologies, dont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) touchent en France près de 300.000 personnes. Elles se caractérisent par une inflammation de la paroi du tube digestif. Il n’existe pas de traitement spécifique pour ces maladies et la recherche médicale échoue encore à comprendre leurs origines. En cause: probablement une dérégulation du système immunitaire. Mais qu’est-ce qui la cause et quelles en sont les répercussions sur l’organisme?
Un microbiote chamboulé
C’est dans ce cadre que paraît aujourd’hui dans le magazine Gastroenterology une vaste étude internationale conduite par l’Université de Birmingham (Royaume-Uni). Menée sur 1700 enfants et adultes de 11 pays récemment diagnostiqués et ne prenant aucun traitement, elle apporte un éclairage nouveau sur ces maladies.
Ce travail montre notamment que des patients souffrant depuis peu de la maladie de Crohn et de rectocolite hémorragique ont vu les populations de leurs microbiotes totalement bouleversées. Les bactéries commensales qui facilitent la digestion des glucides complexes ou sucres lents sont totalement appauvries. En revanche, d’autres espèces qui résistent à l’oxygène et prolifèrent normalement essentiellement dans la bouche, comme par exemple les Haemophilus et les Granulicatella, ont migré en masse vers les intestins.
Une migration de la bouche aux intestins
Selon les chercheurs, aux premiers temps d’une MICI, cet afflux migratoire massif de la bouche aux intestins pourrait jouer un rôle dans le déclenchement des processus inflammatoires en bouleversant le fragile équilibre des populations bactériennes qui nous habitent. Ouvrant ainsi la voie à la possibilité de diagnostics très précoces et de nouveaux traitements pour les personnes qui souffrent de ces maladies.
