Samu Social: Un OVNI Humanitaire Au Gabon

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Samu Social: Un OVNI Humanitaire Au Gabon
Samu Social: Un OVNI Humanitaire Au Gabon

Africa-Press – Gabon. Dans une lettre ouverte aux allures de réquisitoire, le Dr Stéphane Germain Iloko Boussengui interpelle le Chef de l’État sur le statut nébuleux du Samu Social Gabonais. Entre absence de base légale, opacité financière et soupçons de « blanchiment humanitaire », l’acteur politique dénonce une structure hybride qui échapperait à tout contrôle républicain. Cette sortie remet sur le tapis l’urgence d’une réforme structurelle ou d’une clarification radicale d’un dispositif devenu, selon lui, un pur instrument de marketing politique.

Le Samu Social Gabonais est-il une bouée de sauvetage ou un mirage institutionnel? Pour le Dr Iloko Boussengui, la réponse penche dangereusement vers la seconde option. Dans un pays où l’on aime les sigles qui claquent, celui-ci semble fonctionner en mode « furtif », hors des radars de l’administration publique. Cette interpellation solennelle au président de la République sonne comme un rappel à l’ordre: l’humanitaire ne saurait justifier l’anarchie administrative.

Le Dr Iloko Boussengui ne prend pas de gants pour décrire ce qu’il considère comme une anomalie démocratique. Pour lui, le Samu Social est devenu un « objet institutionnel non identifié », une sorte d’électron libre qui navigue entre le statut d’ONG et celui de service public, sans jamais choisir son camp. « Ce qui devait être un outil de lutte contre l’exclusion sociale s’apparente désormais à un dispositif hybride, ni véritable ONG indépendante, ni service public intégré à une politique sociale nationale cohérente », assène-t-il avec une ironie mordante.

L’auteur soulève une question qui prête à sourire si elle n’était pas aussi sérieuse: à qui le Samu Social rend-il des comptes? Dans ce flou artistique, personne ne semble savoir quelle tutelle (Finances? Santé? Affaires Sociales?) a réellement la main sur le volant. «Ce qui devait être un outil de lutte contre l’exclusion sociale s’apparente désormais à un dispositif hybride, ni véritable ONG indépendante, ni service public intégré à une politique sociale nationale cohérente. Plus grave encore, monsieur le président, de nombreuses interrogations légitimes persistent et demeurent sans réponse: Quel est le fondement juridique exact du Samu Social Gabonais? À-propos quelle tutelle administrative et financière répond-il réellement? Selon quels textes, règles de gouvernance et mécanismes de contrôle fonctionne-t-il? Quels sont les résultats mesurables, audités et publiquement vérifiables de son action? Quelle est la destination précise des financements publics et privés qui lui sont alloués?», interroge le Dr Iloko Boussengui.

Blanchiment d’argent public sous perfusion humanitaire?

L’attaque devient plus frontale lorsque l’interpellant évoque la gestion des fonds. En l’absence de mécanismes de contrôle audités et vérifiables, le Dr Iloko Boussengui suggère que la structure pourrait servir de paravent à des pratiques moins avouables. « Le maintien d’un tel flou […] alimente dans l’opinion le sentiment que le Samu Social Gabonais est devenu […] un mécanisme de blanchiment de fonds publics sous couvert d’humanitaire. »

Derrière l’humour noir de cette « zone grise », l’enjeu est celui de la crédibilité de l’État. L’interpellation pointe du doigt le spectacle d’une générosité médiatisée à outrance qui masquerait un vide juridique abyssal. Le Dr Iloko Boussengui refuse que l’argent du contribuable serve à financer des « actions sociales sans intégration dans une politique nationale lisible ».

Pour l’auteur de la missive, l’heure n’est plus aux demi-mesures. Soit le Samu Social rentre dans le rang du droit commun des associations, soit il devient un bras armé officiel de l’État soumis aux règles rigides de la comptabilité publique. Toute autre option serait de « l’improvisation » et du « mépris ». « Le Samu Social Gabonais doit être recadré, réformé ou dissous, mais il ne peut plus continuer à évoluer dans cette zone grise qui fragilise l’État et trahit l’exigence de justice sociale », conclut-il, rappelant que « l’Histoire jugera ».

Cette charge héroïcomique met le gouvernement face à ses contradictions: peut-on prôner la restauration des institutions tout en laissant prospérer des structures aux contours aussi flous qu’un matin de brume sur l’estuaire du Komo?

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