Africa-Press – Gabon. La Maison-Blanche a confirmé mardi 16 décembre 2025 l’inscription du Gabon sur la liste des «pays préoccupants», entraînant une suspension partielle et limitée de l’entrée de ses ressortissants aux États-Unis. La mesure, prise par l’administration Trump, s’appuie sur l’absence de garanties apportées par Libreville sur la délivrance de ses documents de voyage. Selon Washington, le pays d’Oligui Nguema, comme beaucoup, «présente de graves lacunes en matière de contrôle, de vérification et de communication d’informations».
Le Gabon figure définitivement sur la liste des «pays préoccupants», selon la déclaration de Donald Trump, mardi. Conséquence: La Maison-Blanche a annoncé la suspension partielle et limitée de l’entrée de ses ressortissants aux États-Unis. Il s’agit précisément d’immigrants et des non-immigrants titulaires de visas B-1, B-2, B-1/B-2, F, M et J.
Selon un rapport, le Gabon avait un taux de séjour prolongé de 13,72 % pour les visas B-1/B-2 et un taux de séjour prolongé de 17,77 % pour les visas F, M et J. Aussi, les États-Unis annoncent-ils que «les agents consulaires réduiront la durée de validité de tout autre visa de non-immigrant délivré aux ressortissants du Gabon dans la mesure permise par la loi». En effet, contrairement à de nombreux autres pays, des exceptions catégoriques et des dérogations au cas par cas restent toutefois prévues.
Un retour aux restrictions du premier mandat
Durant son premier mandat, Donald Trump avait déjà imposé des restrictions à l’entrée de certains ressortissants étrangers, invoquant la nécessité de protéger les frontières américaines contre les menaces à la sécurité nationale et publique. De retour à la Maison-Blanche, il a rétabli ces mesures jugées «efficaces» par le biais du décret présidentiel 14161 du 20 janvier 2025 (Protection des États-Unis contre le terrorisme étranger et autres menaces à la sécurité nationale et à la sécurité publique) et de la proclamation 10949 du 4 juin 2025 (Restriction de l’entrée des ressortissants étrangers afin de protéger les États-Unis contre le terrorisme étranger et autres menaces à la sécurité nationale et à la sécurité publique).
Le président américain justifie ainsi sa décision: «La politique des États-Unis est de protéger leurs citoyens contre les ressortissants étrangers qui ont l’intention de commettre des attentats terroristes, de menacer notre sécurité nationale et la sécurité publique, d’inciter à des crimes haineux ou d’exploiter les lois sur l’immigration à des fins malveillantes. Les États-Unis doivent faire preuve d’une extrême vigilance lors des procédures de délivrance de visas et d’immigration afin d’identifier, avant leur admission ou leur entrée sur le territoire américain, les ressortissants étrangers qui ont l’intention de nuire aux Américains ou à nos intérêts nationaux.»
Il ajoute: «Le gouvernement des États-Unis doit s’assurer que les étrangers admis n’ont pas l’intention de menacer ses citoyens ; de saper ou de déstabiliser sa culture, son gouvernement, ses institutions ou ses principes fondateurs ; ou de faire l’apologie de terroristes étrangers désignés ou d’autres menaces à notre sécurité nationale, de les aider ou de les soutenir.»
Impact direct sur le Gabon
La proclamation enjoint également à Washington d’engager immédiatement des discussions avec le Gabon et les autres pays visés par ses restrictions afin qu’ils se conforment aux exigences américaines en matière de contrôle, de vérification, d’immigration et de sécurité. Mais «la plupart des pays mentionnés dans la Proclamation 10949, ainsi que d’autres, continuent de présenter de graves lacunes en matière de contrôle, de vérification et de communication d’informations», regrette Trump. Ce qui serait le cas du Gabon.
Cette décision risque d’avoir des répercussions sensibles pour le Gabon. Les étudiants gabonais, nombreux à poursuivre des cursus universitaires aux États-Unis, voient leur avenir académique compromis. Les chercheurs et stagiaires en mobilité internationale, souvent engagés dans des programmes de coopération scientifique, sont également concernés.
Sur le plan économique, les entrepreneurs et cadres gabonais qui se rendaient régulièrement aux États-Unis pour des affaires ou des conférences internationales se retrouvent freinés dans leurs activités. Les échanges culturels et universitaires, déjà fragilisés par les restrictions de visas, pourraient s’en trouver durablement affectés.





