Visas Américains: Libreville Répond par Réciprocité

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Visas Américains: Libreville Répond par Réciprocité
Visas Américains: Libreville Répond par Réciprocité

Africa-Press – Gabon. Le Conseil des ministres du 18 décembre 2025 a officiellement réagi à la décision des États-Unis d’inscrire le Gabon parmi les pays jugés «préoccupants» en matière migratoire. Sans verser dans l’escalade diplomatique, l’exécutif gabonais a opté pour une réponse mesurée, fondée sur le principe de réciprocité, tout en réaffirmant sa volonté de préserver la relation bilatérale.

Réuni sous la présidence de Brice Clotaire Oligui Nguema, le Conseil a pris acte des mesures annoncées par Washington le 16 décembre 2025, instaurant des restrictions partielles d’entrée visant plusieurs catégories de visas non-immigrants, notamment les visas B-1 et B-2 (affaires et tourisme), F et M (études et formations), ainsi que J (programmes d’échanges). Les autorités américaines justifient cette décision par des taux élevés de séjours prolongés de ressortissants gabonais et par des insuffisances présumées dans le contrôle et la fiabilité des documents de voyage délivrés par Libreville.

Face à cette décision unilatérale, le gouvernement gabonais a choisi une ligne de conduite à la fois ferme et prudente. «Conformément aux usages et au principe de réciprocité qui encadrent les relations diplomatiques et consulaires entre États souverains, [il a été décidé] du réajustement des conditions d’entrée sur le territoire national applicables aux ressortissants américains», peut-on lire dans le communiqué final du Conseil des ministres. Cette réponse vise à réaffirmer la souveraineté de l’État gabonais sans compromettre les équilibres diplomatiques existants.

Car les conséquences de ces restrictions sont loin d’être neutres. Étudiants, chercheurs, stagiaires, cadres et entrepreneurs gabonais pourraient voir leurs mobilités académiques, professionnelles et culturelles durablement entravées, au risque d’affaiblir des échanges historiquement structurants entre Libreville et Washington. Conscient de ces enjeux, le Conseil a tenu à réaffirmer que cette fermeté procédurale n’excluait pas le dialogue, soulignant être: «soucieux de préserver la qualité des relations historiques d’amitié, de dialogue et de coopération qui lient le Gabon et les États-Unis d’Amérique». Et d’ajouter sa «disponibilité à maintenir un échange constructif (…) au bénéfice des deux peuples».

Entre fermeté symbolique et retenue stratégique, la position arrêtée par le Conseil des ministres traduit une volonté claire: défendre les intérêts nationaux sans sacrifier la relation bilatérale, dans un contexte international marqué par le retour de politiques migratoires américaines plus restrictives.

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