Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui

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Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui
Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui

Africa-Press – Guinee Bissau. Les Trésors royaux restitués par la France sont présentés au public

Ils étaient des milliers de Béninois à attendre à l’aéroport, puis à accompagner dans la fierté, jusqu’au Palais de la Marina, siège de la présidence de la République, les 26 trésors royaux restitués par la France et le Musée du Quai Branly au Bénin, le 10 novembre dernier, après 129 ans de confiscation. C’est là, au Palais de la Marina, que ces derniers sont présentés depuis le 19 février au public.

« Ce sont des œuvres culturelles uniques qui disent notre histoire, notre identité, notre âme », a commenté le président Patrice Talon. Intitulée « Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui, de la Restitution à la Révélation », l’exposition, qui donne à voir aussi bien les trésors royaux que des œuvres d’art contemporain du Bénin, prend fin le 22 mai 2022. Depuis l’ouverture de l’exposition, 2000 visiteurs en moyenne s’y pressent chaque jour avec un pic à 4000 visiteurs le samedi 26 mars dernier.

Les rois mécènes du Danxomè

Les 26 œuvres exposées attestent du fait que les artistes à l’époque du royaume du Danxomè étaient attachés à une recherche d’excellence dans leur production. Une production qui avait notamment pour but de célébrer la magnificence de la culture fon et de rois-mécènes. Ces derniers placèrent le génie artistique au-dessus de toute considération sociopolitique ou géographique, contrairement à leurs prédécesseurs, au point où des captifs de guerre ont pu contribuer au rayonnement artistique du royaume.

Ces artistes, ce sont Ekplékendo Akati, Yèmadjè ou encore Sossa Dede, dont le président Patrice Talon admire particulièrement le travail, notamment trois statues en bois présentées dans l’exposition et qui représentent trois grands souverains du royaume du Danxomè. « Sans Sossa Dede et les autres du temps passé, il n’y aurait sans doute pas d’Yves Apollinaire Pèdé, de Romuald Hazoumé, de Moufouli Bello, de Julien Sinzogan », estime-t-il, citant des artistes contemporains béninois aujourd’hui reconnus de par le monde.

Un coup de projecteur sur les artistes contemporains béninois

L’originalité de l’exposition est précisément d’avoir choisi de faire dialoguer les artistes classiques avec leurs héritiers contemporains. Car si elle met un coup de projecteur sur les trésors royaux du Danxomè, elle éclaire également la scène artistique contemporaine du Bénin et de sa diaspora, artistes majeurs et émergents, à travers un parcours de plus de 2 000 m².

34 artistes et plus d’une centaine d’œuvres, déployant la vitalité artistique de la scène béninoise à travers une diversité de médias, d’esthétiques et de techniques – peinture, sculpture, installation, art vidéo, dessin, art numérique, performance… – sont présentés.

Récurrence, variations, transitions, introspection

Ils répondent, au milieu des 26 œuvres restituées, à trois thématiques autour desquelles l’exposition s’articule :

Le chapitre « Récurrences et variations » aborde le sacré et le divin. L’histoire, le patrimoine immatériel, les déités et leur cosmogonie y constituent autant de champs d’exploration pour les artistes messagers.

Le chapitre « Transitions » présente des œuvres qui explorent, dans un aller-retour entre passé et présent, les figures historiques, les mythes et légendes, les esprits et les ancêtres qui jalonnent les mémoires et nourrissent les imaginaires.

L’introspection, enfin, est au cœur du chapitre « Transgression- Hybridation ». Les artistes s’y interrogent sur le devenir de l’homme, sur l’hybridation dont il est l’objet et sur sa quête identitaire, qui ne peut s’opérer sans transgression.

Un mouvement profond, à long terme

Entre les rois-mécènes et le travail effectué par le Bénin et son président pour rapatrier des œuvres confisquées pendant plus d’un siècle, il n’y a qu’un pas qui peut être franchi. L’exposition « Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui », les œuvres restituées et la valorisation de la création contemporaine, ne sont pas des actes isolés. Ils s’inscrivent dans une dynamique longue, privée et publique, notamment pour doter le pays de musées à rayonnement international.

C’est le cas du Musée de l’Épopée des Amazones et des Rois du Danxomè (MEARD), ainsi que du Musée d’Art Contemporain de Cotonou (MACC). Des équipements culturels qui répondent aux standards internationaux et dont l’inauguration est programmée à l’horizon 2024. Ces structures, de même que la Galerie Nationale du Bénin (LGN), apparaissent dans un moment où l’art béninois contemporain semble atteindre sa maturité.

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