Jeunes Bissau-guinéens Critiquent Adoption Prématurée du LMD

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Jeunes Bissau-guinéens Critiquent Adoption Prématurée du LMD
Jeunes Bissau-guinéens Critiquent Adoption Prématurée du LMD

Africa-Press – Guinee Bissau. Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur de Guinée-Bissau, Henry Mané, envisage d’implémenter dans le pays le système LMD (Licence, Master, Doctorat), une initiative que le président du Réseau des Jeunes Cadres a qualifiée mercredi 9 avril 2025 de prématurée.

« De notre point de vue, nous pensons que cette initiative du gouvernement est prématurée. Nous avons des difficultés à assurer la consistance des licences en Guinée-Bissau. Ce n’est pas encore solide », a observé Joelson Tavares.

Le président du Réseau des Jeunes Cadres a ainsi répondu aux conclusions d’une récente rencontre entre le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur bissau-guinéen et des responsables de deux universités du Sénégal en visite à Bissau.

Des responsables de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) et de l’Université Assane Seck, toutes deux situées à Ziguinchor, capitale de la province sénégalaise de Casamance, se sont rendus à Bissau pour discuter avec le gouvernement bissau-guinéen de la possibilité d’étendre le système LMD à la Guinée-Bissau.

En raison de la rareté des universités en Guinée-Bissau, des centaines d’étudiants du pays fréquentent des établissements d’enseignement supérieur à Ziguinchor et dans d’autres villes du Sénégal.

Le ministre bissau-guinéen de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur s’est montré réceptif à l’idée, admettant que l’implémentation du système LMD stimulerait le développement scientifique du pays.

Le président du Réseau des Jeunes Cadres de Guinée-Bissau s’oppose à cette idée en raison de la situation actuelle de l’enseignement dans le pays.

« Il y a beaucoup de diplômés avec des certifications, mais notre système présente encore de nombreuses lacunes. Nous manquons de ressources humaines, nous n’avons pas de professeurs qualifiés pour enseigner dans ce système, qui nécessite au minimum un doctorat », a précisé Joelson Tavares.

Le responsable a souligné qu’actuellement, le corps enseignant des universités et écoles supérieures bissau-guinéennes est composé de licenciés donnant cours en licence.

« Le pays compte actuellement très peu de professeurs titulaires d’un doctorat », a noté Joelson Tavares, estimant que le gouvernement ne devrait pas avancer avec le système LMD.

Le dirigeant du Réseau des Jeunes Cadres bissau-guinéens prévoit « une catastrophe totale » si l’initiative est mise en œuvre, avertissant qu’elle sera perçue comme « un business », car obtenir une licence pour enseigner dans le système LMD coûterait « cinq millions de francs CFA [environ 7 600 euros] ».

Joelson Tavares a également affirmé qu’au Sénégal, un étudiant universitaire suit des cours presque toute la journée, tandis qu’en Guinée-Bissau, la durée quotidienne d’enseignement n’excède pas cinq heures.

« Il ne faut pas courir avant de marcher », a insisté Tavares.

Interrogée sur les questions soulevées par le président du Réseau des Jeunes Cadres bissau-guinéens, une source du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a affirmé que l’idée d’implémentation du système LMD « est encore à l’étude ».

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