France-Guinée équatoriale : comment Malabo veut rouvrir le procès de Teodorín Obiang

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France-Guinée équatoriale : comment Malabo veut rouvrir le procès de Teodorín Obiang
France-Guinée équatoriale : comment Malabo veut rouvrir le procès de Teodorín Obiang

Africa-Press – Guinee Bissau. Depuis plusieurs mois, Malabo tente de relancer le bras de fer avec Paris autour du dossier des biens mal acquis. Sa stratégie : remettre en question la condamnation du vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, pourtant confirmée par la Cour de cassation en juillet 2021. Explications.

Le 28 juillet 2021, la Cour de cassation française avait rejeté le pourvoi de Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président équato-guinéen et fils du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Celui-ci avait auparavant été condamné en première instance, en octobre 2017 – puis en appel, en février 2020 –, à trois ans de prison avec sursis et trente millions d’euros d’amende dans l’affaire dite des « biens mal acquis ».

Ce pourvoi rejeté, la condamnation semblait donc être définitive, la Cour de cassation étant la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français. Mais Malabo espère avoir trouvé une faille. Selon nos informations, l’avocate française Rachida Dati a ainsi convaincu l’État équato-guinéen d’attaquer la décision pour « vice de forme ».

Des avocats français à la manœuvre

Malabo estime notamment que la justice française a ignoré sa constitution de partie civile – en tant que victime des détournements présumés de l’accusé. D’après un document que Jeune Afrique a consulté, une audience doit avoir lieu le 20 avril prochain à la Cour d’appel de Paris, lors de laquelle la défense de l’État de Guinée équatoriale plaidera en ce sens.

Malabo y sera représenté par un autre avocat français, Kevin Grossmann, associé du cabinet Jeantet qui a déjà défendu l’État du Congo-Brazzaville dans l’affaire Commisimpex et dans les dossiers opposant ce dernier aux miniers australiens Sundance et Equatorial.

L’ancienne ministre Rachida Dati s’est appuyée à Malabo sur les réseaux de son confrère d’origine congolaise, Jean-Charles Tchikaya. Ce dernier est l’un des principaux défenseurs de l’État équato-guinéen dans le dossier des biens mal acquis. Alors que certains proches de la présidence suggèrent à Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de faire profil bas, lui est partisan de l’option offensive, allant jusqu’à suggérer de porter le dossier jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme.

Macron-Obiang, rencontre manquée

La réouverture du dossier de Teodoro Nguema Obiang Mangue pourrait relancer le conflit qui oppose la France et la Guinée équatoriale. Selon nos sources, le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo espérait s’entretenir avec son homologue Emmanuel Macron aux alentours du 14 mars dernier, alors qu’il devait être en visite à Paris à l’occasion de la remise du prix sponsorisé par Malabo à l’Unesco.

Des approches avaient été effectuées en ce sens, notamment auprès de l’ambassade de France en Guinée équatoriale. Aucun rendez-vous n’a cependant été fixé, officiellement en raison de l’agenda du président français, actuellement en campagne pour sa réélection. En outre, la directrice de l’Unesco, Audrey Azoulay, a également fait savoir qu’elle ne pourrait assister à la remise du prix « pour la recherche en sciences de la vie ».

Selon nos informations, la diplomatie équato-guinéenne a peu apprécié d’être ainsi ignorée, et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a fini par annuler son séjour dans l’Hexagone. Le président et son entourage travaillent présentement à l’officialisation de sa candidature à la présidentielle de 2023. Un calendrier est en cours d’élaboration au Parti démocratique de Guinée équatoriale et doit être finalisé avant les élections municipales prévues en mai prochain.

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