Influence Turque Croissante en Afrique

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Influence Turque Croissante en Afrique
Influence Turque Croissante en Afrique

Africa-Press – Guinee Bissau. La Turquie cherche depuis longtemps à étendre son influence en Afrique, en médiant dans la résolution de conflits et en construisant des partenariats militaires avec les pays du continent.

Ces efforts se sont récemment accélérés, avec des succès diplomatiques dans la résolution de conflits locaux, dans un contexte de retrait des puissances traditionnelles comme la France et les États-Unis, selon des analystes et diplomates.

Dans le cadre de ses efforts pour renforcer sa présence en Afrique, le forum diplomatique annuel organisé dans la ville méditerranéenne d’Antalya du 11 au 13 avril a attiré de nombreux responsables africains, dont le président somalien Hassan Sheikh Mohamud.

La Turquie, un choix stratégique

Le professeur Igousa Osagay, directeur général de l’Institut nigérian des affaires internationales, présent au forum, a déclaré que « les pays africains recherchent aujourd’hui des alternatives, et la Turquie représente l’une de ces options, ce qui a été bien accueilli en Afrique ».

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a renforcé sa stature internationale après que les factions soutenues par Ankara ont évincé le président syrien Bachar al-Assad, et en médiant un accord de paix majeur dans la Corne de l’Afrique entre la Somalie et l’Éthiopie.

Ankara, qui a accueilli deux séries de négociations entre la Russie et l’Ukraine au début de la guerre, a également affirmé à plusieurs reprises sa disposition à soutenir toute initiative menant à la paix entre ses deux voisins de la mer Noire.

Le forum a réuni le président intérimaire syrien Ahmed Shar’a, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue ukrainien Andriy Sybiha.

Osagay estime que la capacité de la Turquie à combler le vide laissé par la France en Afrique dépend largement de l’attractivité de ses offres pour les pays africains.

En marge du forum d’Antalya, le ministre ivoirien des Affaires étrangères Kacou Léon Adom a déclaré: « Nous avons des relations très solides avec la France ; mais cela ne nous empêche pas d’établir d’autres partenariats ».

Il a souligné que son pays souhaite coopérer avec la Turquie dans divers secteurs, notamment les télécommunications, le commerce, la sécurité, l’éducation et la formation. Il a ajouté: « Tout cela nous intéresse ; et à ce titre, la Turquie nous propose des offres que nous étudierons ».

Une base de coopération

De nombreux pays africains sont confrontés à des défis sécuritaires posés par des groupes capables de semer le chaos et la destruction, tels qu’Al-Shabaab en Somalie, Boko Haram au Nigeria et l’Armée de résistance du Seigneur née en Ouganda.

Osagay affirme: « Si la Turquie peut offrir de l’aide à ces régions, pourquoi pas ? ».

Il ajoute: « Ce qui est positif, c’est que de nombreux pays africains ont une coopération militaire avec la Turquie. Cela peut constituer la base de son influence ».

La Turquie a déjà signé des accords de défense avec plusieurs pays africains, dont la Somalie, la Libye, le Kenya, le Rwanda, l’Éthiopie, le Nigeria et le Ghana.

Ces accords ont ouvert la voie à des contrats dans l’industrie de la défense turque, notamment pour les drones réputés pour leur efficacité et leur faible coût.

Le diplomate turc Alp Ay a déclaré qu’Ankara prône le dialogue, soulignant son succès dans la médiation d’un accord entre la Somalie et l’Éthiopie, mettant fin à un différend préoccupant dans la Corne de l’Afrique.

Ay, représentant spécial dans les négociations entre la Somalie et la région séparatiste du Somaliland, a précisé: « Nous essayons de garantir qu’il soit possible pour l’Afrique de trouver ses propres solutions à ses problèmes ».

Un besoin de médiateurs

Les tensions entre la Somalie et l’Éthiopie se sont intensifiées l’année dernière après qu’Addis-Abeba a signé un accord avec le Somaliland lui accordant un accès à la mer. Cette région a proclamé unilatéralement son indépendance de la Somalie en 1991, sans reconnaissance de Mogadiscio.

Cependant, Addis-Abeba et Mogadiscio ont annoncé la reprise complète de leurs relations après un accord conclu en décembre avec la médiation de la Turquie.

Ay a expliqué que la responsabilité incombe désormais aux deux parties de maintenir l’accord, mais que la Turquie continuera à jouer un rôle de médiation.

Un haut diplomate somalien a confirmé que la Turquie a joué « un rôle très utile pour rapprocher les deux pays afin de résoudre cette question ».

Il a ajouté: « C’est un rôle positif. La Turquie n’est pas seulement impliquée dans la sécurité, mais aussi dans d’autres projets de développement en Somalie ». Il estime que « la Turquie joue un rôle central en Somalie ».

Faisant référence à l’influence croissante d’Ankara, Erdoğan a rencontré son homologue somalien Hassan Sheikh Mohamud à Antalya samedi.

Osagay conclut que « l’Afrique a un besoin urgent de médiateurs non seulement fiables, mais aussi capables de mettre en œuvre les actions démontrées par l’expérience turque » dans d’autres dossiers.

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