Africa-Press – Guinee Bissau. L’écrivain américain Thomas Kent a déclaré que la Russie surpasse l’Occident dans la guerre médiatique en Afrique, en se concentrant sur des questions qui intéressent directement les peuples africains, telles que le mécontentement local face à la corruption des gouvernements et à l’hégémonie occidentale, tout en évitant de mentionner son invasion de l’Ukraine. Cela lui permet d’avoir plus d’influence que ses adversaires dans l’opinion publique du continent.
Kent a précisé que la plus grande guerre que mène l’Europe depuis des décennies ne suscite l’attention que lorsqu’elle menace les approvisionnements alimentaires pour l’Afrique ou lorsque les étudiants africains subissent des traitements racistes dans la zone de guerre.
Il a ajouté que la Russie exploite intelligemment l’ignorance de l’Ukraine dans la conscience politique, se présentant comme une alternative au système international occidental dominant. Elle s’efforce également de gagner la jeunesse via des bourses et un discours religieux conservateur.
Malgré les tentatives de l’Occident de souligner la brutalité de l’invasion russe, la Russie domine en se concentrant sur des problématiques directement liées aux Africains, telles que le colonialisme occidental, le soutien de l’Occident à certains gouvernements corrompus et les interventions militaires occidentales passées, rendant ainsi son discours plus pertinent pour les réalités quotidiennes des habitants du continent.
Le journaliste a souligné que la Russie excelle dans l’utilisation des médias sociaux et de la propagande pour inciter à la colère contre les gouvernements africains pro-occidentaux, ce qui déstabilise ces derniers.
Kent a noté que certains Africains, notamment parmi les jeunes, considèrent la Russie comme une puissance plus stable que l’Occident instable, et que le président russe Vladimir Poutine est perçu comme un leader ferme. Bien que la Russie n’offre pas d’aide financière significative, elle renforce son influence en diffusant ces idées sur les médias sociaux et les réseaux numériques.
L’écrivain a également évoqué un aspect émotionnel et historique des relations entre les peuples africains et la Russie, certains aînés se souvenant du soutien de l’ex-Union soviétique aux mouvements de libération africains.
Kent a vivement critiqué la faiblesse du discours occidental en Afrique, qui se limite à soutenir les gouvernements pro-occidentaux sans s’attaquer directement à la propagande russe.
Il a attribué à ce manque de présence médiatique occidentale le fait que de nombreux Africains ignorent la répression politique et le racisme en Russie, ce qui permet à Moscou de bénéficier d’un avantage médiatique notable.
En conclusion, Kent a estimé que l’Occident doit revoir sa stratégie médiatique envers l’Afrique et se concentrer sur le soutien aux droits de l’homme et la lutte contre la corruption, même si cela implique de renoncer à certains alliés actuels, car l’avenir politique du continent se façonne maintenant et l’Occident doit le suivre.
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