Par Thabet Al-Amour
Africa-Press – Guinee Bissau. Israël est en faillite, un fait établi par des indicateurs et des réalités, et non une simple opinion. Cette faillite est politique, morale, militaire et stratégique. Chercher un pays africain prêt à accepter un plan de déplacement des habitants de Gaza est un signe de cette faillite, d’ignorance et de mauvaise estimation.
La question est: Israël trouvera-t-elle un pays africain pour accepter ce plan ou en faire partie ? Comprend-elle vraiment ce qu’elle cherche à réaliser, et a-t-elle pris en compte la nature de la Palestine et sa place dans la conscience africaine ?
Les signes de la faillite israélienne ne se limitent pas à l’échec du déplacement des habitants de Gaza, au retour des prisonniers, ou à la défaite de la résistance, mais aussi à une mauvaise compréhension des composantes du système international et de la conscience africaine.
Israël continue de considérer les pays africains avec condescendance, croyant qu’ils pourraient accepter d’être complices du génocide et du changement démographique de Gaza, en échange de privilèges ou d’un simple appui politique.
Cette vision israélienne est dépassée. Israël pense qu’elle trouvera en Afrique ceux qui accepteront ce qu’ils avaient autrefois accepté pour le déplacement des Juifs d’Éthiopie (les Falashas). Mais l’Afrique n’est plus la même.
Récemment, les agences de presse ont révélé que les États-Unis et Israël ont proposé à trois pays d’Afrique de l’Est — le Soudan, la Somalie et le Somaliland — d’accueillir des Palestiniens déplacés de Gaza.
Ces trois pays, en proie à des conflits internes et à des crises économiques, ont été ciblés pour exploiter leur vulnérabilité.
Cependant, malgré leurs difficultés, ces pays ont rejeté l’idée. Le Soudan a immédiatement refusé après avoir été approché, malgré des promesses d’aide militaire et de reconstruction. La Somalie a affirmé ne pas avoir été contactée et a réaffirmé son refus catégorique. Le Somaliland a également nié toute discussion sur ce sujet.
Israël, voyant son plan politique échouer, a chargé le Mossad de chercher discrètement des pays africains susceptibles d’accepter. Selon Axios, Netanyahu a mandaté le chef du Mossad David Barnea pour trouver des pays acceptant d’accueillir des Palestiniens, avec la participation d’un ancien responsable américain. Des contacts ont été établis avec la Somalie et le Soudan du Sud.
Cependant, il est improbable qu’Israël trouve un pays africain acceptant ce plan, en raison de la place centrale de la cause palestinienne dans la conscience africaine, surtout après l’Opération Déluge d’Al-Aqsa.
Confier au Mossad une mission aussi complexe témoigne de la mauvaise évaluation israélienne de la réalité africaine.
Aujourd’hui, la conscience africaine montre un fort soutien à la Palestine, alors que le soutien à Israël s’érode. Lors de la révélation des projets de déplacement, de nombreux pays africains ont exprimé rapidement leur rejet.
L’Afrique est désormais plus consciente des plans israéliens et a montré des positions plus fermes que plusieurs pays arabes ou islamiques.
L’Afrique du Sud a été la première à porter plainte contre Israël à la Cour internationale de justice. Le ministre sud-africain Ronald Lamola a affirmé en février 2025 que l’Afrique est unie dans le soutien à une solution à deux États et refuse toute discussion sur le déplacement des Palestiniens.
Lors du 38e sommet de l’Union africaine en février 2025, les dirigeants ont dénoncé le déplacement forcé comme une violation du droit international et ont appelé à boycotter Israël jusqu’à la fin de l’occupation.
Ces positions africaines ne sont pas seulement un réveil de conscience mais reflètent également la perte d’influence d’Israël en Afrique.
La guerre de Gaza a entraîné un changement tangible dans les positions africaines, renforçant la solidarité avec la Palestine et formant un front africain pour contrer l’agression israélienne.
Israël ne trouvera aucun pays africain pour soutenir son projet de déplacement.
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