Exhortation à L’équité Politique des Forces de Défense

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Exhortation à L'équité Politique des Forces de Défense
Exhortation à L'équité Politique des Forces de Défense

Africa-Press – Guinee Bissau. L’Alliance Patriótica Inclusiva API — Cabas Garandi, la Plateforme de l’Alliance Inclusive PAI – Terra Ranka et les Organisations de la Société Civile, représentées par l’Espace de Concertation et le Front Populaire, ont exhorté les forces de défense et de sécurité à se maintenir équidistantes du jeu politique et à respecter le cadre constitutionnel du pays.

Dans une déclaration conjointe après une consultation sur la situation politique actuelle, ce samedi 22 février 2025, à Bissau, l’API-Cabas Garandi, la Plateforme PAI-Terra Ranka et les Organisations de la Société Civile ont exprimé leur inquiétude non seulement face aux risques liés à la fin « irréversible » du mandat du Président Umaro Sissoco Embaló, le 27 février 2025, à 14 heures et 50 minutes, selon le serment et le terme de son investiture signés en 2020, mais aussi aux violations constantes de la Constitution et des lois de la République, ainsi qu’aux principes démocratiques et de l’État de droit.

Les violations systématiques des droits humains et les restrictions des libertés fondamentales, notamment la « suspension inconstitutionnelle » des libertés de réunion et de manifestation depuis le 15 janvier 2024, ainsi que l’attaque armée des organes de souveraineté, en particulier la Cour Suprême (STJ) et l’Assemblée Nationale Populaire (ANP), ont également été dénoncées. Le « séquestre et contrôle » de ces institutions par le Président Umaro Sissoco Embaló et les tentatives de fragiliser les institutions partisanes à travers « des ingérences grossières dans les affaires internes des partis politiques » ont été mises en lumière.

Les organisations ont également évoqué la corruption, le détournement de fonds publics, le clientélisme, et la gestion nuisible des biens publics, avec un gouvernement plus préoccupé par les investissements dans les secteurs de la défense et de la sécurité comme moyens de répression contre les populations, plutôt que dans les secteurs sociaux comme la santé et l’éducation.

« L’appauvrissement des populations, causé par l’augmentation généralisée du coût de la vie et l’envolée des prix des produits de première nécessité, contrastant avec les dépenses exorbitantes des voyages successifs et luxueux du Président, sans contrepartie pour le pays, la dégradation dramatique des services sociaux, particulièrement dans les secteurs de l’éducation et de la santé, caractérisée par des grèves successives, le non-paiement des salaires, l’absence de matériaux et de médicaments dans les hôpitaux, et le manque de ressources humaines », ont insisté les partis et organisations, dénonçant également les persécutions, tentatives d’assassinats, détentions arbitraires et illégales, tortures et intimidations permanentes des activistes des droits humains, syndicalistes, journalistes, avocats, magistrats et opposants politiques.

Les partis politiques et les organisations ont critiqué l’absence de convocation des élections présidentielles et législatives, après l’expiration de tous les délais légaux, privant ainsi les citoyens de leur droit de choisir leurs représentants légitimes et dévaluant les dates historiques nationales, en particulier celle de la proclamation de l’indépendance de la Guinée-Bissau.

En conséquence, l’API-Cabas Garandi, la Plateforme PAI-Terra Ranka et les Organisations de la Société Civile ont réaffirmé la fin irréversible du mandat du Président Umaro Sissoco Embaló le 27 février 2025, à 14 heures et 50 minutes, selon le serment et le terme de son investiture signé en 2020, et ont exigé le respect des droits humains et la levée immédiate de toutes les restrictions aux libertés fondamentales consacrées par la Constitution de la République.

« Nous poursuivrons, de manière coordonnée et responsable, la lutte pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel et démocratique dans le pays. Nous réaffirmons que seule la solution dans le cadre constitutionnel pourra résoudre la vacance du poste de Président de la République et rétablir l’ordre constitutionnel et démocratique », indique la déclaration conjointe, condamnant les actes visant à fragiliser et diviser les partis politiques, piliers de la démocratie, et exigeant le respect de la loi cadre des partis politiques, de leurs statuts et organes légitimement constitués.

Ils ont également exigé l’ouverture d’une enquête judiciaire compétente contre les auteurs moraux et matériels des actes de séquestration et de torture des citoyens et le respect scrupuleux de l’Arrêté n°1/2024 du Tribunal Supérieur Militaire, qui ordonne la libération immédiate de tous les détenus en lien avec l’affaire du 1er février 2022.

L’API-Cabas Garandi, la Plateforme PAI-Terra Ranka et les Organisations de la Société Civile ont appelé à un dialogue ouvert, inclusif, institutionnel et responsable des acteurs politiques et des organisations de la société civile afin d’atteindre un consensus sur le calendrier électoral et les mécanismes pour mener à bien le processus électoral.

« Ces mécanismes passent, selon ces organisations politiques et de la société civile, par la reprise effective du fonctionnement de la Commission Permanente de l’Assemblée Nationale Populaire, seul organe légitime de souveraineté à partir du 27 février 2025, l’abandon immédiat des fonctions de Président de l’Assemblée Nationale Populaire et du Tribunal Suprême de Justice, usurpées par Adja Satu Camara et Lima André, respectivement, sur ordre du Président de la République, Umaro Sissoco Embaló, ainsi que l’adoption de mesures appropriées en vue de la réalisation immédiate des élections au Tribunal Suprême de Justice et du nouveau Secrétariat Exécutif de la Commission Nationale des Élections, via la Commission Permanente de l’Assemblée Nationale Populaire », ont conclu les organisations.

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