Africa-Press – Guinee Bissau. Le président de la Ligue, Bubacar Turé, a déclaré mercredi avoir formulé sept recommandations à la CEDEAO, notamment l’organisation d’un sommet extraordinaire et l’adoption d’une feuille de route permettant un retour à la normalité constitutionnelle.
La Ligue guinéenne des Droits de l’Homme s’est réunie mercredi avec la délégation de la CEDEAO, actuellement à Bissau pour tenter de trouver une issue à l’impasse politique dans le pays.
« En plus d’une analyse du contexte politique, social, économique et des droits de l’homme, la Ligue a remis un mémorandum à la CEDEAO contenant sept recommandations », a expliqué Bubacar Turé.
Il a souligné que la première recommandation encourage la CEDEAO à organiser un sommet extraordinaire qui reconnaît que « le mandat du président de la République prend fin irréversiblement le 27 février 2025 ». Ce sommet devrait également « adopter une feuille de route pour la Guinée-Bissau, permettant un retour à la normalité constitutionnelle ».
La Ligue estime également que des conditions doivent être créées pour « le rétablissement du fonctionnement normal de la Commission permanente de l’Assemblée nationale populaire », notamment « le retour du président élu et de la Commission permanente à leurs fonctions ».
Pour atteindre cette normalité, Bubacar Turé considère que « la Commission permanente doit être en mesure de travailler à la création de consensus en vue de l’élection ou de la désignation du nouveau secrétariat exécutif ».
La Ligue recommande aussi que la feuille de route prévoie une période de transition de seulement trois mois, avec « un gouvernement de consensus et un président intérimaire aux pouvoirs limités ».
Bubacar Turé a également insisté sur la nécessité pour les autorités nationales de mettre en œuvre des mesures permettant « la fin des attaques contre les droits de l’homme et la levée immédiate de la suspension du droit de manifester ».
La Ligue exhorte la CEDEAO à adopter des sanctions contre toutes les personnes qui violent la Constitution du pays, qu’il s’agisse « de politiciens, militaires, juges ou magistrats dont les actions portent atteinte à la démocratie, à l’État de droit et à la Constitution ».
Bubacar Turé a ajouté que la CEDEAO a réaffirmé son indépendance, précisant qu’elle « écoute tous les acteurs nationaux, a pris bonne note des recommandations et s’est engagée à les transmettre à la Commission de la CEDEAO et à la Conférence des chefs d’État ».
La délégation de la CEDEAO est présente à Bissau depuis dimanche 24 février pour tenter de résoudre la crise politique. Ce même jour, le chef de l’État guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a annoncé la tenue d’élections générales le 30 novembre prochain.
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