Africa-Press – Guinee Bissau. Ce 24 septembre 2023 marquera les 50 ans de l’indépendance de la Guinée-Bissau. Entre pacifisme et guérilla, le pays s’est sorti à sa manière de la colonisation portugaise. Sputnik revient sur les étapes clés de ce cheminement vers la liberté.
Toute la Guinée-Bissau s’apprête à célébrer sa fête nationale, ce 24 septembre. Il y a de cela 50 ans, le pays recouvrait en effet son indépendance, vis-à-vis du Portugal. L’occasion de rappeler les diverses facettes de cette lutte pour l’autodétermination.
Un combat à diverses facettes
Installés dans les îles du Cap-Vert, les Portugais mènent des raids sur le continent africain pour capturer des esclaves et les vendre en Amérique latine. Des forts et des postes de traite sont construits au cours du XVIe siècle, comme celui de Cacheu. Mais les colons portugais se cantonnent au littoral, et n’exploreront l’intérieur du pays qu’au XIXe siècle, souvent freinés par la résistance de la population indigène.
En 1879, la Guinée-Bissau devient finalement une colonie portugaise distincte: la Guinée portugaise. L’Angleterre, l’Espagne et les Pays-Bas gardent des vues sur ces terres prospères et en 1886, le Portugal cède une partie importante du territoire à la France.
La lutte pour l’indépendance prend un tournant après la Seconde Guerre mondiale. Le système colonial portugais se réforme en 1951 et le territoire reçoit le statut de province d’outre-mer. En 1956, le premier mouvement de libération est fondé. Amilcar Cabral, futur héros de l’indépendance, crée en effet le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Organisé comme un mouvement pacifique, il vise à obtenir la libération du pays par des voies non-violentes.
Mais la répression portugaise finit par avoir raison de cette stratégie pacifiste. En 1963, le PAIGC lance une campagne militaire, déclenchant la Guerre d’Indépendance (1963-1974). Le mouvement est soutenu par plusieurs pays du bloc socialiste, dont Cuba, l’Union soviétique et la Yougoslavie.
La guerre dure plus de dix ans. En 1973, le PAIGC contrôle les deux tiers du pays et l’indépendance est finalement proclamée le 24 septembre 1974. Un événement que ne verra malheureusement pas Amilcar Cabral, assassiné un an auparavant.
La guerre, très coûteuse en hommes et en matériel, a un impact important chez l’ancien colonisateur. Déstabilisé, le Portugal entame lui-même sa propre “révolution des œillets” en 1974, qui entraînera la chute du dictateur António de Oliveira Salazar.
Fête nationale
La fête de l’indépendance donne lieu à diverses festivités dans le pays. Des défilés militaires et des fanfares sont organisés dans la capitale, Bissau. Mais sur tout le territoire, des communautés organisent leurs propres événements et célébrations.
Cette année, le Président Umaro Sissoco Embalo a encouragé les Bissau-Guinéens à célébrer le 50ème anniversaire de l’indépendance en prenant un moment pour réfléchir au parcours de la nation, sur “ce que nous avons déjà fait, l’avenir que nous voulons construire et l’héritage que nous voulons léguer aux générations futures”.
“Malgré la situation sociale et économique difficile que nous traversons, un anniversaire de notre indépendance est toujours un jour de joie et d’espoir. Plus encore, c’est un jour pour célébrer notre unité nationale, la force qui a toujours été au fondement de nos succès”, a-t-il déclaré dans son discours à la nation.
Le Président a rappelé que la Guinée-Bissau était née sous la bannière Unité, Lutte et Progrès”, soulignant que sous ce slogan se construirait “l’avenir que nous voulons”.
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