Afrique-Europe : « Notre maison brûle, ne la laissons pas se consumer »

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Afrique-Europe : « Notre maison brûle, ne la laissons pas se consumer »
Afrique-Europe : « Notre maison brûle, ne la laissons pas se consumer »

Par Des membres de sociétés civiles Afro-européennes*

Africa-Press – Guinee Bissau. TRIBUNE. C’est un véritable appel pour une COP27 en appui aux innovations vertes que lancent ensemble des Africains et des Européens.
Nous, membres des sociétés civiles engagées pour la protection de l’environnement, voyons en la COP27 une opportunité pour coopérer par-delà les frontières et atteindre le but commun que sont la préservation de notre planète et une prospérité partagée.
Acteurs mobilisés sur nos continents respectifs, nous avons pour la première fois été réunis lors du nouveau sommet Afrique-France de Montpellier en octobre 2021. Nous avons ensuite présenté des recommandations conjointes à des décideurs publics, notamment lors du déplacement du président Emmanuel Macron au Cameroun en juillet dernier. Ces pistes d’action sont le fruit de réflexions et d’expériences vécues sur nos deux continents, l’Afrique et l’Europe.
En effet, le changement climatique y est apparu tel Gulliver au royaume des nains, une nouvelle donne avec laquelle il nous faut désormais composer. Face aux perturbations induites, nous avons la conviction partagée que nous pouvons mettre en œuvre des solutions qui soient pragmatiques, efficaces et équitables.
L’Afrique et l’Europe sont riches de savoir-faire ancestraux et d’innovations potentiellement décisives dans la lutte contre le changement climatique. Pourtant, leur circulation entre les deux continents demeure insuffisante. Alors que les forums de dialogue politique ne cessent de se multiplier, à l’instar de la Fondation Afrique-Europe ou des Dialogues préalables au sommet de Montpellier, peu d’instituts de recherche et d’incubateurs dédiés à l’entrepreneuriat vert favorisent la transmission des savoirs et des innovations de part et d’autre de la Méditerranée.
C’est pour cette raison que nous proposons la création d’un Institut Afrique-Europe pour l’innovation verte qui permette, d’une part, de promouvoir la recherche et le développement et, d’autre part, de recenser, de vulgariser et de transmettre les savoir-faire existants. En son sein, des scientifiques, entrepreneurs et environnementalistes africains et européens s’associeraient pour favoriser des synergies entre les solutions déployées sur les deux continents et structurer des axes de coopération dans les domaines de la préservation de la biodiversité et de la lutte contre les changements climatiques.
En Afrique et en Europe, des acteurs de l’entrepreneuriat vert agissent en parallèle pour développer des solutions face aux défis climatiques et environnementaux. Pourtant, leurs chemins ne se croisent encore que trop peu. Face à l’insuffisante circulation de l’information entre les écosystèmes entrepreneuriaux, nous proposons que soit développé un outil d’accompagnement à l’entrepreneuriat vert qui permette le transfert des connaissances et des compétences recensées par l’Institut Afrique-Europe pour l’innovation verte. Cet outil faciliterait également les mises en relations à travers une cartographie des acteurs, des opérateurs et des financements disponibles.
Bien qu’enthousiastes, nous ne sommes pas naïfs. Nous savons que des personnes se sont employées depuis des décennies à trouver des solutions aux défis posés par le changement climatique. Nous avons pleinement conscience des obstacles à une coopération de pleine confiance entre les pays. Et nous gardons à l’esprit que de multiples autres crises captent aujourd’hui l’attention des gouvernements. Malgré cela, nous demeurons convaincus que le fait de partager une même planète nous intime d’œuvrer collectivement pour des solutions durables à nos défis communs.
Le rapprochement opéré entre sociétés civiles africaines et françaises à l’occasion de la Conférence de Charm el-Cheikh illustre en réalité un mouvement plus large d’association entre sociétés civiles africaines et européennes qui constatent que notre maison brûle, mais qui refusent de la laisser se consumer. Décideurs d’Afrique et d’Europe, nous vous invitons à appuyer notre démarche commune afin que nous puissions faire notre part pour répondre à cette urgence.
* Jeanne Rosy Esso, vice-présidente conseil nouveau sommet Afrique-France ; Arlande Joerger, fondatrice d’Ewosmart ; Sarah Pellerin, entrepreneure ; Jacques Jonathan Nyemb, président du conseil pour le suivi et les recommandations du nouveau sommet Afrique-France ; Ileana Santos, cofondatrice de « Je m’engage pour l’Afrique » ; Djibo Almoustapha Boubacar, responsable Fasam Terre verte ; Tamarah Moutotekema Boussamba, fondatrice et directrice générale d’Agridis ; Andy Costa Avelo, écologiste, ambassadeur du vélo en Afrique, président de l’ONG MyDream For Africa, CEO Durability Cabinet ; Maxime Jong, consultant sur les questions de développement économique inclusif et de transition écologique ; Asmaou Karim, vice-présidente.

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