Africa-Press – Guinee Bissau. Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir – La Recherche n°917-918, daté juillet-août 2023.
Deux traitements inédits contre le glioblastome, cancer du cerveau le plus courant, ont donné des résultats prometteurs lors d’essais cliniques préliminaires. Le premier, piloté par l’hôpital universitaire de Zurich (Suisse), a porté sur cinq patients. Il utilisait un anticorps innovant, reconnaissant les néovaisseaux sanguins formés par la tumeur, couplé à une molécule anticancéreuse de l’organisme et une chimiothérapie classique. Après neuf mois de traitement, la tumeur était éliminée chez un patient, très réduite chez un autre et stabilisée chez les trois derniers. La survie de ces patients a été prolongée par rapport au traitement classique. “A ce jour, quatre patients sur les cinq sont encore en vie”, témoigne Tobias Weiss à l’origine de l’étude. L’essai clinique va maintenant recruter 136 autres patients.
Un gain important
Dans le même temps, un essai américano-canadien a utilisé une autre approche : un anticorps capable de réactiver le système immunitaire a été associé à un virus dit oncolytique, le DNX-2401, génétiquement modifié pour cibler les cellules tumorales, et injecté dans le cerveau de 42 patients.
Cinq d’entre eux ont bien répondu au traitement, dont trois étaient encore en vie quatre ans plus tard. Un gain important pour ce cancer agressif dont le traitement classique, avec extraction chirurgicale de la tumeur si possible puis radio et chimiothérapie, permet une survie d’environ quinze mois seulement.
De nombreuses tentatives restées vaines jusqu’à présent
Les nombreuses tentatives de prolonger cette survie par des approches très variées sont restées vaines, le glioblastome formant une tumeur très résistante à tous les traitements et capable, de surcroît, de neutraliser efficacement le système immunitaire. Les approches combinant plusieurs traitements, comme illustré par ces deux essais, arriveront peut-être à freiner, voire à stopper, l’évolution de ce cancer qui tue environ 3500 personnes par an en France.
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