Diabète de type 1 : retarder l’apparition de la maladie, c’est possible

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Diabète de type 1 : retarder l’apparition de la maladie, c’est possible
Diabète de type 1 : retarder l’apparition de la maladie, c’est possible

Africa-Press – Guinee Bissau. Bonne nouvelle dans le diabète de type 1 (DT1). Retarder cette inéluctable maladie auto-immune qui conduit à une destruction par le système immunitaire des cellules bêta du pancréas productrices d’insuline ne relève pas de la science-fiction. Une approche tout juste présentée en séance plénière de la 16e édition du congrès 2023 de la Société francophone du diabète (SFD), qui se déroule du 21 au 24 mars 2023 à Montpellier. Selon ces travaux américains présentés par le Pr Roberto Mallone, diabétologue à l’hôpital Cochin (Paris), il est en effet désormais possible de retarder de deux ans l’apparition de la maladie.
« Ce traitement a franchi une étape clef en modifiant l’histoire naturelle de la maladie »
Le DT1 est en fait une maladie complexe où tout commence bien avant les signes cliniques. Or, ces dernières années, une étude de l’université de Yale (Etats-Unis) publiée en 2019 dans la revue New England Journal of Medicine a démontré que l’administration d’un anticorps monoclonal dit anti-CD3, une immunothérapie nommée teplizumab, permettait de bloquer les lymphocytes T en les empêchant d’attaquer les cellules bêta productrices d’insuline du pancréas.
Résultat : un ralentissement de l’évolution de la maladie chez des sujets jeunes à haut risque de la développer, sans signes cliniques mais déjà biologiques, c’est-à-dire avec des auto-anticorps sanguins positifs.
Les chercheurs américains ont choisi des jeunes ayant des parents, frères ou sœurs déjà atteints de DT1 et deux groupes ont été constitués : l’un a reçu l’anticorps pendant 14 jours en intraveineux, l’autre a eu droit à un placebo. Au final, l’incidence de survenue du DT1 a été réduite de 60 % dans le groupe traité et si la maladie est finalement survenue, elle a été différée de deux ans. « Une avancée considérable qui démontre que ce traitement a franchi une étape clef en modifiant l’histoire naturelle de la maladie », détaille le Pr Malone.
Ce travail possède aussi des implications très importantes en matière de dépistage, En effet, on sait que ces jeunes avec antécédents familiaux directs ont 10 à 20 fois plus de risque (4 à 8 %) de développer la maladie dans les 20 ans qui suivent que la population générale (0,4%). D’où le développement déjà en cours de programmes de dépistage. Exemple avec le programme européen Innodia auquel la France participe (lire l’encadré ci-dessous), avec 13 centres répartis sur l’ensemble du territoire.
Faire dépister le diabète de type 1 chez ses proches
Vous êtes diabétique de type 1 ? Vous pouvez faire dépister vos proches. Le programme Innodia analyse des échantillons de sang, d’urine et de selles des apparentés au premier degré (frères, sœurs, parents ou enfants) de personnes atteintes de DT1 en raison du risque accru de développer la maladie, 10 à 20 fois plus élevé que celui de la population générale.
Vous pouvez participer à cette étude d’observation à deux conditions. Soit vous avez entre 1 et 45 ans et avez un parent, un frère/une sœur ou un enfant atteint de DT1, soit vous avez entre 1 et 45 ans et avez déjà été testé positif pour au moins un auto-anticorps lié au DT1 dans un autre projet de recherche.
En France, 13 centres de recrutement sont actifs et la participation est totalement volontaire.
Agir sur des facteurs environnementaux pour prévenir le diabète
Mais le téplizumab n’est pas à ce jour le seul espoir médicamenteux. D’autres travaux ont eux testé le vérapamil, un médicament utilisé de très longue date en cardiologie, et les premiers résultats sont aussi prometteurs. « Reste désormais à aller encore plus loin, prévoit le Dr Mallone, avec la prévention de l’auto-immunité clinique ». Comment ? en agissant sur certains facteurs environnementaux comme les Coxsakievirus B, dont le lien avec le diabète a été fait il y a près de 10 ans par des chercheurs finlandais.
En effet, l’incidence du DT1 est plus forte là où les infections dues à cet agent viral sont plus faibles. Et déjà l’équipe finnoise de travailler à la mise au point d’un vaccin anti-coxsackie.

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